Bonbons, sodas... Vers une nouvelle taxe sur le sucre?

Bonbons, sodas, bières aromatisées ... Des produits qui pourraient bientôt coûter un peu plus cher. La ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, est "favorable à une taxe sur les sucres" transformés. C'est ce qu'elle a indiqué dans un entretien à La Tribune Dimanche.
Une mesure de santé publique, mais surtout budgétaire pour l'heure. Divers amendements du PLFSS visent en effet ces sucres. Une taxation qui rapporterait "quelques centaines de millions d'euros" selon le ministre du Budget Laurent Saint-Martin.
Les bonbons, les sodas... Les quatre garçons d'Aminata en consomment beaucoup, surtout à l'approche d'Halloween. Si cette taxe voit le jour, elle sera sans pitié. "Je vais les priver de bonbons... Ce sera la faute de l'État, ce ne sera pas ma faute à moi", indique-t-elle.
L'État pense aux 8 millions d'obèses avec cette mesure. Mais c’est bien loin des préoccupations des enfants, comme Carolina. “Je pense que ça ne se fait pas. Moi, j’aime bien les bonbons”, assure-t-elle. Cette potentielle hausse de prix ne passe pas non plus pour sa mère Nana, 42 ans, qui restreint déjà beaucoup les sorties avec l'inflation. “Si ça augmente, ça sera pénalisant pour les parents qui n’ont pas vraiment les possibilités pour faire plaisir à leurs enfants”, déplore-t-elle.
Une nouvelle taxe qui ne doit pas se faire au détriment du portefeuille des Français. Mais elle reste nécessaire pour réduire l'obésité qui a doublé en 30 ans d'après l'endocrinologue Boris Hansel. “Ça incite indirectement les industriels à modifier la composition des produits qu’ils vendent parce qu’en modifiant cette composition, ils sont moins taxés”, assure-t-il.
"La taxation est loin d’être un outil de santé publique efficace"
Un avis que ne partage évidemment pas Inès Boulant, directrice générale du Syndicat des boissons sans alcool. "Il faut rappeler qu’il existe déjà une taxe sur les produits sucrés créée en 2012 et qui rapporte à l’Etat chaque année 500 millions d’euros, souligne-t-elle ce lundi matin sur RMC. Les industriels sont des gens responsables qui se sentent concernés et qui sont prêts à participer à des enjeux de santé publique et ils le font déjà. Mais la taxation est loin d’être un outil de santé publique efficace. En revanche, ce que l’on sait, c’est qu’elle a des effets délétères sur le pouvoir d’achat des Français. Et elle conduirait à un affaiblissement de l’industrie agro-alimentaire qui est la première industrie de France."
Ce type de taxe a pourtant déjà fait ses preuves au Royaume-Uni, où une taxe similaire a fait baisser drastiquement la consommation de sucre, mais aussi la production d'aliments trop sucrés.