Budget 2024, ce qu'il faut retenir: ministères en hausse, plus de fonctionnaires, autoroutes taxées

Le gouvernement a présenté les chiffres du budget 2024, ce mercredi. Un budget qui était présenté comme devant marquer la fin du “quoi qu’il en coûte”. Pour donner des gages de sérieux budgétaire, l'exécutif compte dégager 16 milliards d'euros d'économies dans le projet de loi de finances détaillé en Conseil des ministres.
Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a indiqué que ce budget ambitionne de répondre aux "trois défis" que sont le désendettement de la France, la lutte contre l'inflation et les investissements requis pour la transition écologique.
- Les budgets de plusieurs ministères en hausse
Le budget 2024 du ministère de l'Education nationale, premier de l'Etat, est en hausse de 3,9 milliards d'euros (+6,5%) à 63,6 milliards d'euros, selon les documents budgétaires de Bercy publiés mercredi. Un budget "historique", a commenté le ministre de l'Education Gabriel Attal.
Une enveloppe de 1,9 milliard d'euros est consacrée, comme convenu, aux mesures de revalorisation salariale sans conditions des enseignants. Et "près d'1 milliard d'euros" sont "alloués au financement des missions complémentaires réalisées par les enseignants volontaires dans le cadre du 'pacte'", soit les hausses de rémunérations pour ceux qui acceptent de nouvelles missions.
Les crédits pour l'armée, la police et la justice seront également en hausse de près de 5 milliards d'euros en 2024, prévoit le budget de l'Etat, dont plus de 3 milliards pour la Défense.
La Transition écologique gagne comme prévu 7 milliards d'euros supplémentaires. Le budget de la Justice 500 millions, et celui de l'Intérieur 1 milliard.
- Nouvelle taxe sur les autoroutes et les grands aéroports
Le gouvernement prévoit d'instaurer en 2024 une nouvelle taxe sur les concessions autoroutières et les grands aéroports, qui doit rapporter 600 millions d'euros annuels.
"Le meilleur des financements" pour les investissements en matière de transition écologique, "c'est de faire en sorte que ceux qui polluent davantage contribuent davantage", a déclaré le ministre des Finances Bruno Le Maire. Il a assuré que cette augmentation de la fiscalité ne se répercuterait "pas sur l'usager" grâce au maintien des tarifs de péage.
"Une hausse des taxes c'est inévitablement une hausse des tarifs des péages", a prévenu le président de Vinci Autoroutes, Pierre Coppey, après l'annonce par le gouvernement.
- Plus de fonctionnaires
L'Etat gagnera près de 8.300 fonctionnaires en 2024, indique ce mercredi Bercy dans ses documents budgétaires pour 2024. Le nombre d'agents de l'Etat et de ses opérateurs, en équivalent temps plein (ETP), augmente de 8.273 au total, dont 2.681 pour le ministère de l'Intérieur, et 1.961 pour celui de la Justice.
Ces hausses sont toutefois inférieures à celles de l'an dernier. En revanche, les effectifs de la Transition écologique augmentent de 732 emplois en 2024, au lieu de 45 en 2023. Les effectifs de l'Armée augmentent de 580 emplois.
- Budget stable pour l'aide médicale d'Etat
Les crédits affectés à l'aide médicale d'Etat (AME), destinée à la prise en charge des personnes en situation irrégulières en France, sont stables en 2024 par rapport à 2023, en raison d'une consommation de soins moins forte que prévu et des mesures de lutte contre la fraude, selon le projet de loi de finances.
Les crédits ouverts "restent stables à 1,2 milliard d'euros", dont 1,1 milliard au titre de l'AME de droit commun et 100 millions d'euros "au titre des soins urgents et vitaux pour les personnes qui ne peuvent justifier d'un droit à l'AME, détaille le projet de loi présenté en conseil des ministres.