Le gouvernement veut taxer davantage le gazole pro, des niches fiscales dans le viseur

Dernière ligne droite pour le budget 2024, qui doit être présenté à la fin du mois en Conseil des ministres. Alors que le déficit est espéré à 4,9% cette année, Bercy cherche 10 milliards d'économies pour l'année prochaine.
Et certaines professions vont en faire les frais, notamment celles qui bénéficient d'une niche fiscale pour leur gazole. Cela concerne par exemple les agriculteurs, les entreprises de travaux publics et les transporteurs routiers. Le gouvernement souhaite raboter cet avantage qui doit progressivement disparaître à l'horizon 2030.
Aujourd'hui, un automobiliste est taxé 60 centimes par litre de gazole au titre de la TICPE alors qu’un transporteur routier l’est aussi, mais de 45 centimes seulement. Une entreprise de travaux publics paye 19 centimes pour remplir le réservoir de ses pelleteuses ou de ses bulldozers, et un agriculteur ne paye que 4 centimes par litre pour son tracteur.
Coût pour l'Etat: 3,7 milliards d'euros par an. Autant d'argent qui pourrait aller vers la transition énergétique, selon le gouvernement, qui souhaite donc supprimer cette niche fiscale d'ici 2030. Mais à quel rythme et avec quelle compensation?
"Pas question que ce soit supprimé" pour les agriculteurs
“Il n’est pas question que ce soit supprimé, parce que ce ne serait pas supportable en l’état. On a dit qu’on était prêt à discuter de l’évolution parce qu’on a aussi besoin de contribuer à la transition énergétique, nécessaire. Mais en tout cas, l’idée de supprimer de manière abrupte n’est absolument pas tenable. Ce n'est juste pas possible pour nos exploitations. En revanche, voir comment on peut commencer à amorcer une mutation, une transition, on est prêt à en discuter”, indique Arnaud Rousseau, président de la FNSEA (syndicat des agriculteurs), dans "Apolline Matin" ce jeudi sur RMC et RMC Story.
Plus dur pour le BTP
L'effort demandé aux transporteurs routiers et aux agriculteurs doit être lissé de l'ordre de 2 à 3 centimes chaque année, mais plane au-dessus de la tête des entreprises de BTP la menace d'un coup de rabot plus violent: 15 à 20 centimes dès l'année prochaine. Leurs représentants seront reçus la semaine prochaine à Bercy.