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Économie

Budget 2025: le texte remanié en commission, "insoutenable" selon Michel Barnier, finalement rejeté

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La partie "recettes" du budget 2025 du projet de loi de finances 2025, profondement remaniée notamment par la gauche en commission des Finances, a finalement été rejeté à l'issue d'un vote final. Ce sera bel et bien le texte initial qui sera débattu à l'Assemblée à partir de lundi.

Les députés ont rejeté ce samedi 20 octobre en commission des Finances la partie "recettes" du budget 2025, après l'avoir largement modifiée par rapport à la copie du gouvernement, qui se retrouve au pied du mur avant le débat dans l'hémicycle.

Passé à la moulinette de la commission, le projet de loi présenté la semaine dernière était devenu méconnaissable: articles clés supprimés, amendements à plusieurs milliards d'euros adoptés, nouvelles taxes ou exonérations à foison...

En tout, près de 200 amendements avaient été adoptés, bouleversant considérablement l'équilibre financier du texte. Modifications finalement toutes balayées par un vote final négatif, par 29 voix contre 22, le Rassemblement national se retrouvant avec la droite et le centre dans le camp du rejet.

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Lechypre d’affaires : Croissance, emploi, le budget 2025 menace - 17/10
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"Concours Lépine fiscal"

Pourtant, l'extrême droite a voulu sanctionner "l'attitude du gouvernement et des partis de la majorité qui (...) ne veulent rien négocier", a expliqué Jean-Philippe Tanguy. Quitte donc à se retrouver du même côté que le macroniste David Amiel, qui a fustigé une "boucherie fiscale" de l'ordre de 50 milliards d'euros.

"Le texte était devenu insoutenable", a déploré le Premier ministre Michel Barnier dans un entretien au JDD. "Dans le cadre du débat parlementaire, nous serons attentifs aux amendements qui préservent ou améliorent la compétitivité et, plus largement, l'activité économique. Car il faut que les choses soient claires: l'effort dont chacun doit prendre sa part ne peut pas se transformer en concours Lépine fiscal", a-t-il affirmé.

Budget "NFP-compatible", estimait Eric Coquerel

La France insoumise en particulier s'était félicitée ces derniers jours de "victoires" sur les "superprofits" et les multinationales, pour des montants vertigineux. C'est la démonstration qu'il y avait une majorité" pour ce budget "NFP-compatible", estime le président de la commission des Finances Eric Coquerel (LFI), qui malgré le rejet final considère que "la mission est accomplie".

Avis évidemment opposé à celui du ministre des Comptes publics Laurent Saint-Martin, qui s'est empressé de dénoncer un "matraquage fiscal" à la fois "inacceptable" et "irresponsable", quand l'exécutif veut au contraire "freiner fortement nos dépenses publiques".

C'est justement sur la base du texte initial du gouvernement que le débat reprendra dans l'hémicycle la semaine prochaine. Le locataire de Bercy y sera présent à partir de lundi soir, pour défendre ce projet qu'il "sai(t) partagé par le socle majoritaire de l'Assemblée nationale".

Le Prermi ministre a déclaré, toujours dans le JJ, qu'il souhaitait que le débat parlementaire se développe, mais n'a pas exclu une adoption sans vote, via l'article 49.3 de la Constitution. "En cas de blocage parlementaire, retarder l'adoption du budget pourrait paralyser l'action publique, compromettre la gestion des finances de l'État et mettre en danger la crédibilité financière de la France. Le 49.3 permet ainsi d'éviter un blocage", a-t-il dit.

LM avec Romain Cluzel et AFP