"On est abasourdis": l'usine de jouets Meccano à Calais va fermer ses portes, 51 emplois menacés

Après 64 années d'existence, l'usine de jouets Meccano de Calais va fermer ses portes. Les 51 salariés ont appris la nouvelle mardi. Le groupe canadien qui la possède, Spin Master, prévoit une fermeture progressive d'ici 2024 et ouvrira en mars des négociations sur un plan de sauvegarde de l'emploi.
La raison de cette fermeture avancée par Spin Master: des conditions de marché difficiles, aggravées par la récente flambée des coûts des matières premières et de l'énergie.
Jean-François Sandrass travaille à Meccano depuis presque 40 ans. Et dire qu’il ne s’attendait pas à cette annonce est un euphémisme puisque mardi, lors d'une réunion avec la direction, l'ordre du jour prévoit seulement un point sur la situation financière de l'entreprise. Mais c'est bien la fermeture qui est annoncée aux 51 salariés.
“Le personnel ne s’y attendait vraiment pas. On était abasourdi, on avait les bras qui tombaient. Il y en a même qui pleuraient. Ils s’attendaient peut-être à du chômage partiel, mais pas à une fermeture de l’usine”, appuie-t-il.
Pour le délégué CGT, l'entreprise ne paraissait pas en mauvaise santé financière. “On nous a dits pendant deux ou trois ans qu’on remontait petit à petit la pente. En 2021, on a fait un résultat positif”, indique Jean-François Sandrass.
Des doutes sur les intentions du groupe canadien
Un manque de transparence sur les finances que regrette aussi la maire de Calais Natacha Bouchart. Elle est très suspicieuse quand Spin Master invoque la hausse du coût des matières premières et de l'énergie.
“On ne sait pas quelles sont les vraies intentions du groupe. Est-ce qu’il veut détourner la licence de France pour aller l’exploiter dans un autre pays? Et si c’est le cas, on ne peut pas laisser faire ce genre de chose”, assure-t-elle.
La maire de Calais aimerait qu'il y ait un repreneur. Une situation qu'elle dont elle va discuter les prochains jours avec les préfets et le cabinet du ministre de l'Économie.