Camaieu placé en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Lille
Le tribunal de commerce de Lille a annoncé avoir placé en liquidation judiciaire la chaîne de vêtements Camaieu. Cinquième enseigne de vêtements préférée des Français, elle avait été placée en redressement judiciaire le 1er août avec des dettes de 240 millions d'euros, dont quelque 70 millions d'impayés de loyers. Depuis l’homme d’affaires bordelais Michel Ohayon, qui avait racheté la marque en 2020, avait présenté un plan de relance qui prévoyait la fermeture de 208 magasins et la suppression de 500.
Un plan de relance pas suffisant pour sauver la marque
Sauf que ce plan de relance n'a pas été jugé suffisament financé. "Le tribunal convertit le redressement en liquidation judiciaire", a annoncé le tribunal de commerce de Lille, faute d'argent pour financer ce plan, face à des salariés en larmes. Pour pouvoir continuer, l’actionnaire Michel Ohayon devait apporter la preuve qu’il dispose des 90 millions d’euros nécessaires pour payer les salaires et la collection automne hiver.
Il comptait sur la vente du siège et entrepôt de Camaieu, dont il espère tirer 55 à 63 millions d'euros. En attendant, les dirigeants de Camaieu avaient sollicité une avance de l’Etat pour boucler leur projet, avance que Camaieu promet de rembourser. Une requête pas "réaliste" estime Bercy pour qui l’Etat ne peut "en aucun cas se substituer aux actionnaires".
Mauvaises stratégies, mauvaises cironconstances
La marque Camaieu est néé en 1984, fondée par des anciens cadres du groupe Mulliez (Auchan). Le succès de cette mode à petit prix est rapide, la société entre en Bourse en 2000, puis va passer d’un fonds d’investissement à un autre, sans jamais réussir à se débarrasser de ses dettes. Des fonds qui n’ont pas toujours montré leur meilleur visage. Il faut dire que la concurrence s’intensifie au fil des années dans les centre villes (H&M, Zara) et avec les magasins des zones commerciales en périphérie (Kiabi).
Puis la crise sanitaire est arrivée, une cyberattaque au coût chiffré à 40 millions d'euros, la guerre en Ukraine, l’obligation de rembourser les loyers des boutiques fermées pour cause de Covid-19. Aux mauvaises stratégies se sont rajoutées de mauvaises circonstances. Cela faisait beaucoup pour une même enseigne.