Croissance: attention à ne pas tomber dans le cercle vicieux de la rigueur

Moins de croissance, ça fait plus de déficit public, plus de rigueur, et au final moins de croissance : attention au cercle vicieux!
On sait déjà que le déficit public 2023 a été plus élevé que prévu faute de croissance, obligeant le gouvernement à tailler dans les dépenses à hauteur de 10 milliards d’euros cette année et de 20 milliards d’euros l’an prochain pour ramener le déficit sous la barre des 3% du PIB en 2027, comme promis à la Commission européenne.
Mais la mauvaise nouvelle, annoncée hier par le ministère de l'Economie, c’est que le déficit serait encore supérieur à 5% du PIB cette année, au lieu des 4,4% initialement espérés. Soit un manque à gagner d’une petite vingtaine de milliards d’euros, qu’il va falloir combler en trouvant 10 milliards d’économies supplémentaires pour cette année.
Et nous voilà plongés au cœur d’un terrible cercle vicieux: la croissance est faible, donc il y a moins de recettes fiscales, donc il faut faire plus d’efforts pour réduire les déficits publics, et faire de la rigueur qui pèse sur la croissance etc. Et ça n'en finit pas.
La dette publique devrait repartir à la hausse
Justement, l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) publiait ce matin ses nouvelles prévisions de croissance. Et prévient que la progression de l’activité va être amputée de 0,2 point en 2024 puis de 0,6 point en 2025 par les plans d'économies du gouvernement. Si bien que la croissance n’atteindrait que 0,5% cette année alors que le gouvernement espère le double. Ainsi que 1,2% l’an prochain alors que le gouvernement espère 1,7%.
Résultat : après trois ans de baisse, la dette publique repartirait à la hausse en 2024 et 2025. On est bien dans un cercle vicieux.