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"Cynisme" des entreprises qui rachètent leurs propres actions: ce qui pourrait changer

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Dans "Apolline Matin" ce jeudi sur RMC et RMC Story, Emmanuel Lechypre revient sur les propos d'Emmanuel Macron sur le "cynisme" des grandes entreprises qui rachètent leurs propres actions en Bourse.

Emmanuel Macron a dénoncé ce mercredi le "cynisme" de certaines grandes entreprises qui profitent de bénéfices records pour racheter leurs propres actions en Bourse.

Le rachat d'actions consiste pour une société à racheter ses propres actions en Bourse et à les détruire. Ça veut dire qu’il y a moins d’actions de l’entreprise en circulation, alors que la valeur de l’entreprise n’a pas changé, donc ça fait monter la valeur de l’action.

Et puis au moment de distribuer les bénéficies, comme il y a moins d’actions, le bénéfice par action est plus élevé. Puisqu’en gros vous coupez le gâteau en moins de parts, donc en parts plus grosses. Ce n’est pas une pratique nouvelle et elle est plus répandue aux Etats-Unis qu’en France.

En 2022 déjà, les entreprises du CAC 40 ont racheté pour 23,7 milliards d'euros d'actions, selon la lettre financière Vernimmen. Et 2023 ne sera pas en reste: TotalEnergies prévoit de débourser 2 milliards de dollars au premier trimestre 2023 pour des rachats d'actions, Stellantis et LVMH 1,5 milliard. BNP Paribas souhaite consacrer 5 milliards d'euros à un programme de rachat d'actions. Ça concerne quelques dizaines d’entreprises en France.

Plus d’intéressement et de participation?

Qu’est-ce qui pourrait changer? Au Sénat, Bruno Le Maire a évoqué un possible "doublement" des sommes versées au titre des dispositifs d'intéressement, de participation, de primes défiscalisées, dans les entreprises de plus de 5.000 salariés. Ça ne profiterait qu’aux salariés.

Aux Etats-Unis, Joe Biden a fait un choix différent. Il souhaite quadrupler la taxe sur les rachats d'actions à 1% instaurée en janvier. Double avantage: ça profite aux caisses de l’Etat, donc à tous les Américains, et ça pousse les entreprises à investir au lieu de gâter leurs actionnaires.

Emmanuel Lechypre