Dans la Sarthe, les banques désertent les villages: "On va être obligé de prendre la voiture"

Client du Crédit Mutuel de Saint-Cosme-en-Vairais depuis toujours, Anthony, ne voit pas d'un très bon œil la fermeture de l'agence de son village. Plus d'agence et plus de distributeur automatique dans lequel il peut retirer d'argent sans frais: "C'est casse-pied. S'il n'y a pas de changement, on va être obligé de prendre la voiture pour aller retirer de l'argent alors qu'avant on pouvait y aller à pied".
Josiane elle est cliente du Crédit Agricole. Son agence a également fermé il y a quelques années. Depuis, elle doit faire 12 kilomètres pour réaliser certaines opérations: "Il y a un dépôt à la boulangerie, mais ils ne prennent pas les chèques. Donc il faut prendre sa voiture. Moi je suis encore bien, mais comment font les personnes âgées? Comment font les personnes handicapées?"
"Un sentiment d'abandon qui prend le dessus"
Et ce village est loin d'être un cas isolé selon Dominique Dhumeaux, le président de l'association des maires ruraux de la Sarthe. De quoi alimenter un sentiment d'abandon: "C'est le médecin généraliste qu'on n'a plus, des difficultés avec la téléphonie mobile, une dématérialisation qui fait que plein de gens dans nos villages ont des difficultés pour remplir des démarches administratives. C'est la banque qui disparaît. C'est l'accumulation de petits services qui, quand ils disparaissent, fait que le sentiment d'abandon prend le dessus".
95 % de la population française vit à moins de 15 minutes d'un distributeur. En Sarthe c'est dix minutes de plus.