Doliprane s'allie à un fonds américain: ce que l'on sait de l'accord entre Sanofi, la France et CD&R

Le Doliprane va bien passer sous pavillon américain. Mais l'Etat entre au capital de la filiale qui le commercialise. Un accord tripartite a été trouvé. Sanofi cède 50% de cette filiale Opella, au fonds d'investissement américain CD&R. Et 2% à l'Etat français. Ce dossier suscite depuis 10 jours des inquiétudes sur l'approvisionnement en médicament et l'emploi en France.

Accord conclu pour la cession de Doliprane. Sanofi a signé pour céder 50% d'Opella au fonds d'investissement américain CD&R et 2% à l'Etat français. Un accord tripartite donc. Opella, c’est la filiale qui abrite une centaine de marques de produits sans ordonnance, dont Doliprane.

C'était un dossier sensible après des inquiétudes récentes pour l'approvisionnement de ce médicament le plus vendu en France. L'Etat assure avoir obtenu "le plus haut niveau de garanties possibles". Des garanties sur les emplois d'abord. Opella c'est 1.700 salariés en France avec de grands sites comme à Compiègne dans l'Oise et Lisieux dans le Calvados. L'Etat a obtenu des engagements en matière de maintien de l'emploi dans l'hexagone.

Ensuite, la production qui était une des principales préoccupations du gouvernement après des difficultés d'approvisionnement de Doliprane ces derniers mois. L'investisseur américain s'engage à produire en France et à alimenter le marché français, principal consommateur de Doliprane dans le monde.

La grève se poursuit à Lisieux

Enfin, l'Etat devient lui aussi actionnaire par le biais de la Banque Publique d'Investissement BPI France. Il entre donc au Conseil d'administration façon d'avoir un droit de regard sur les prises de décisions de l'entreprise.

Mais la part de l'Etat ne représente que 2%. C’est CD&R devient actionnaire majoritaire. Et c'est justement ce qui inquiète les syndicats et surtout la CGT qui ne se dit pas rassurée malgré cet accord.

Ils ont décidé de reconduire la grève ce lundi. “Ça ne nous rassure pas du tout. Avec 1%, oui vous pouvez lever la main mais on vous donne la parole ou on ne vous la donne pas, au final on s’en fout de votre parole. C’est juste une chaise autour d’une table ou il y a 20 personnes. Ça ne sert à rien en fait c’est juste pour faire passer la pilule auprès des Français. Clairement ils font ce qu’ils veulent. Dès qu’ils auront fait leur beurre le site de Lisieux n’existera plus. Mais le combat n’est pas fini”, assure-t-il.

Cassandre Braud avec Guillaume Descours