Droits de douane: Donald Trump promet de "répliquer" à l'UE

Le président américain Donald Trump a assuré mercredi, lors de son entrevue avec le Premier ministre irlandais Micheal Martin, qu'il répliquerait aux droits de douane annoncés par l'Union européenne en représailles à ceux mis en place par les Etats-Unis sur l'acier et l'aluminium.
"Ils profitent des Etats-Unis"
Interrogé sur le fait qu'il puisse réagir à la décision de Bruxelles, Donald Trump a répondu "bien sûr que nous allons répliquer," accusant de nouveau l'Europe d'avoir "été créée pour profiter des Etats-Unis. Ils profitent des Etats-Unis."
Il a assuré que les Etats-Unis "ne se laisseront plus maltraiter" par ses partenaires commerciaux. Alors que les Etats-Unis imposent depuis minuit l'acier et l'aluminium entrant dans le pays à 25%, Donald Trump a rappelé lors de sa rencontre avec le Premier ministre irlandais Micheal Martin à la Maison Blanche que les droits de douane dits "réciproques" doivent entrer en vigueur le 2 avril, jugeant au passage qu'ils pourraient être "un peu plus que réciproques".
Le futur Premier ministre canadien "prêt à s'asseoir avec Trump"
L'Union européenne (UE), la Chine et le Canada ont annoncé mercredi des représailles pour répondre aux droits de douane de 25% sur l'acier et l'aluminium voulus par Donald Trump et qui sont devenus effectifs à minuit.
Pour Ottawa, il s'agit de répondre à ces nouvelles taxes jugées "injustifiées et déraisonnables", selon le ministre des Finances, Dominic LeBlanc, qui a annoncé 25% de droits de douane sur près de 30 milliards de dollars canadiens (18 milliards d'euros) d'importations américaines, concernant notamment les équipements sportifs, les produits en fonte ou les ordinateurs.
Le futur Premier ministre canadien, Mark Carney, s'est cependant dit "prêt à (s)'asseoir avec le président Trump" pour discuter d'une "approche commune et beaucoup plus globale pour le commerce".
Le Canada, premier fournisseur des Etats-Unis pour l'acier et l'aluminium, a rejoint Bruxelles et Pékin, qui avaient un peu plus tôt annoncé des représailles. La Chine a assuré être prête à prendre "toutes les mesures nécessaires pour protéger ses droits et intérêts légitimes", même si le marché américain n'est pas essentiel à ses exportations d'acier et aluminium.
Une réplique européenne "forte mais proportionnée"
La Commission européenne a de son côté annoncé qu'elle allait taxer une série de produits américains allant des bateaux au bourbon en passant par les motos, à partir du 1er avril. L'UE "regrette profondément" les mesures décidées par le président Trump, a déclaré la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, estimant que la réplique européenne était "forte mais proportionnée".
Le représentant à la Maison Blanche pour le commerce (USTR), Jamieson Greer, a ensuite dénoncé les représailles européennes, estimant que Bruxelles était "déconnectée de la réalité".
Il a accusé l'UE d'avoir "rejeté les tentatives des précédents gouvernements américains pour lutter efficacement ensemble contre la surproduction mondiale d'acier et d'aluminium", insistant sur le fait que "les actions punitives de l'UE ne prennent pas en compte les impératifs de sécurité nationale des Etats-Unis, et de fait la sécurité internationale".
Le président américain avait déjà taxé les importations d'acier et d'aluminium durant son premier mandat (2017-2021), mais ces nouvelles taxes se veulent "sans exception et sans exemption", avait-il assuré lors de leur annonce, début février.