Embargo russe sur le pétrole raffiné: vers une montée des prix à la pompe

Les Français s’accrochent toujours au diesel et boudent l’électricité. Est-ce que vous comprenez? - Crédit: AFP
L'Union européenne lance ce dimanche la deuxième phase de son embargo sur le pétrole russe. Après le pétrole brut depuis le 5 décembre, les pays de l'UE ne peuvent plus importer de produits raffinés russe par voie maritime. Le gazole, le propane, le butane, le fioul domestique, ou encore le kérosène: aucun de ces produits ne peuvent entrer en Europe, et donc en France, depuis ce dimanche matin, s'il vient de Russie.
Cela risque de poser problème surtout pour le diesel, principal produit raffiné importé en Europe depuis la Russie puisque 50% du gazole importé par l'Union européenne venait de Russie. Dans les prochaines semaines, l'absence du diesel russe pourrait se faire sentir à la pompe.
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Un diesel plus cher
Jusqu'à présent, lorsqu'un Français, ou tout autre habitant de l'Union européenne, mettait dix litres de gazole dans le réservoir de sa voiture, un litre venait de Russie. Il faut donc trouver des solutions alternatives.
Les raffineurs ont eu le temps de s'y préparer et de trouver d'autres solutions d'approvisionnement comme le Moyen-Orient ou l'Inde, par exemple. Mais cela pourrait se traduire par une augmentation du prix du diesel estime Philippe Chalmin, économiste spécialiste des matières premières, qui considère que si on pourra importer du gasoil, "il viendra de plus loin et il faudra le payer plus cher."
"L'effet à la pompe, c'est que l'écart entre le SP95 et le diesel, qui est de trois à quatre centimes actuellement, devrait augmenter. Je ne serai pas étonné de voir un écart d'une dizaine de centimes en mars", explique-t-il.
Des prix en hausse mais pas de pénurie à prévoir. Les stocks sont pleins avec 90 jours de réserve. La seule cause qui pourrait provoquer une pénurie est un éventuel mouvement social d'ampleur dans les raffineries.
Mais l'objectif premier de cet embargo est de peser sur les finances de la Russie. Ce devrait être le cas. Les autres clients des grandes entreprises pétrolières russes, comme la Chine, vont lui acheter du gazole. Sauf que son prix a largement chuté, avec 30% de moins environ qu'au début de la guerre, il y a un an.