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Emeutes: des assurances font exploser les franchises ou résilient les contrats de certaines mairies

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Des franchises qui explosent, des contrats résiliés... Certaines mairies touchées par des émeutes connaissent des problèmes avec leurs assureurs. C'est notamment le cas à Montargis, Fontenay-sous-Bois ou encore Mont-Saint-Martin.

De nombreuses communes touchées par les émeutes qui ont suivi la mort de Nahel en juin dernier rencontrent des problèmes avec des assurances. Certaines ont vu leur contrat être résilié ou leur franchise exploser. Plusieurs dizaines seraient concernées d'après l'Association des maires de France. Un recensement est en cours. "Ça va devenir massif", glissait un membre du bureau ce mercredi.

Il y a par exemple Montargis, dans le Loiret, et ce courrier reçu en août. La franchise passe de 7.500 euros en cas d'émeutes à 2 millions d'euros au 1er janvier 2024. "Pas le choix que d'accepter", soupire l'élu. "Si je refais un appel d'offres, j’aurai à payer quatre à cinq fois le prix actuel", regrette-t-il. Plusieurs ont affirmé que "personne" ne voulait les assurer. “Il n’y a plus qu'à espérer qu'il n'y ait plus d'émeutes”, confient-ils.

Les indiscrets : Des communes victimes de dégradations ont des difficultés avec les assureurs - 05/10
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Groupama défend l'équilibre économique

Il y a aussi des cas comme celui de Fontenay-sous-Bois, dans le Val-de-Marne. Les dégâts ont été chiffrés à 1,6 million d'euros début juillet. Mais en septembre, l'assureur annonce la résiliation du contrat. Le maire crie au scandale et envisage de s'auto-assurer, c'est-à-dire rogner sur les dépenses courantes pour épargner. "Les menaces de résiliation fleurissent partout où la situation sociale est sensible", souligne de son côté le maire de L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne).

Des communes comme Laxou et Mont-Saint-Martin (Meurthe-et-Moselle) ont médiatisé leur cas. Groupama a fini par réagir, cette semaine, et a donné un sursis de six mois aux deux collectivités pour accepter les nouveaux tarifs ou trouver un autre assureur.

Groupama, joint par RMC, fait valoir l'équilibre économique à garder entre le coût du risque et les cotisations. Elle se défend aussi en insistant sur l'augmentation des risques climatiques et déclare: "On n’a pas ni le poids, ni la taille, pour faire face tout seul". Le problème des assurances est global, abonde Bercy, qui dit porter la plus grande attention à ce sujet.

Marion Gauthier avec Guillaume Descours