Emeutes: pourquoi le Conseil national de la refondation risque de décevoir

Élisabeth Borne le 18 septembre 2023 - Emmanuel DUNAND / AFP
Un peu plus de trois mois après les émeutes qui avaient suivi la mort de Nahel, le gouvernement tente d'apporter des réponses aux violences urbaines qui ont touché la France au début de l'été. C'est l'objet ce jeudi d'un Conseil national de la refondation (CNR) qui se tient à Matignon.
Ministres, élus locaux, maires concernés par les violences urbaines, mais aussi chercheurs, experts de la politique de la ville, magistrats, syndicats et associations... Au total, une cinquantaine de personnes sont reçues à 17 heures par la Première ministre, Élisabeth Borne. L’objectif affiché par Matignon: "partager le diagnostic et les pistes de réflexion" sur les émeutes.
“Un point d'étape, un espace de débat pour enrichir la discussion”. Voilà comment Matignon présente ce CNR consacré aux émeutes. Il s'agit certes de revenir sur le profil des émeutiers, la prévention de la délinquance. ou encore la question de la responsabilité pénale des familles.
Pas d'annonces concrètes
Mais l'entourage de la Première ministre est on ne peut plus clair: "Il n'y aura pas d'annonces concrètes". Les mesures seront annoncées par Élisabeth Borne d'ici la fin du mois face aux quelque 200 maires déjà reçus à l'Élysée en juillet dernier.
Résultat, ce CNR risque de décevoir les quelques maires présents ce jeudi, et touchés par les violences urbaines. Des élus qui rappellent pourtant l'urgence d'obtenir des fonds pour la reconstruction et qui dénoncent, pour d'autres, un CNR organisé dans la précipitation. "On n'a pas besoin d'effets de communication, mais de réponses”, confie l'un d'eux.