Emploi à domicile: le gouvernement envisage de réduire le crédit d'impôt pour le budget 2026

Dans le cadre des réflexions sur le budget 2026, le gouvernement souhaite s'attaquer aux niches fiscales, et notamment celle des services à la personne. Cela concerne notamment la garde d'enfants, le soutien scolaire et même les heures de ménage.
C'est en tout plus de 3 millions de Français qui emploient un salarié à domicile, mais le coût pour l'État est conséquent. Presque 7 milliards d'euros en 2024. C'est entre autres la deuxième niche fiscale la plus coûteuse du pays, et elle profite en grande partie aux plus riches.
Alors le gouvernement réfléchit à la réorienter la niche fiscale en priorisant les jeunes parents et les personnes dépendantes, selon la ministre des comptes publics Amélie de Montchalin.
Des économies mais pas que
Une mesure inadaptée, estime Christine Pirès Beaune, députée socialiste. "On ne peut pas toucher à tout ce qui concerne les personnes âgées, les jeunes enfants", s'indigne-t-elle.
En revanche, d'autres activités qui donnent droit aujourd'hui à ce crédit d'impôt pourraient faire l'objet d'économies ajoute l'élue : "Par contre, quand vous donnez un crédit d'impôt pour qu'une fois par an on vous aide à tailler votre haie, là au lieu de 50% on peut descendre à 25%."
Mais le risque en rognant sur ces activités "de confort", c'est de faire repartir à la hausse le travail non déclaré, selon Julie L'Hôtel Delhoume, présidente de la Fédération des particuliers employeurs.
"Nous avons fait faire une étude, et 77% des concitoyens qui ont indiqué que s'il y avait une remise en cause du dispositif, il rebasculerait sur du travail dissimulé", énumère-t-elle.
D'autant plus que déclarer les salariés permet aussi à l'État de toucher de l'argent, par les cotisations. Raboter la niche fiscale serait donc contreproductif, estime Guillaume Richard, le fondateur et PDG d’O2, leader français du service à la personne.
"Ce crédit d'impôt a montré sa vertu. Il rapporte plus que ce qu'il ne coûte. Oui, il y a 6 milliards de dépenses, mais il y a 9 milliards de recettes", assure-t-il. Un argument nuancé par la Cour des comptes, qui estime manquer de statistiques pour prouver l'efficacité de cette dépense.