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"Les travailleurs en ont ras-le-bol": Amélie de Montchalin veut rapprocher le salaire brut du net

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Alors que le gouvernement chercher à faire des économies, la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin veut ouvrir le débat pour un changement de système et permettre de mieux rémunérer le travail en rapprochant le salaire brut du net.

Et si on augmentait la TVA pour financer le modèle social et rapprocher le salaire brut du salaire net? Mardi sur TF1, le président de la République Emmanuel Macron s'est dit pour "une conférence sociale" sur "le mode de financement de notre modèle social", proposant de "taxer plus la consommation".

Mais pas question pour le moment de retour de la TVA sociale, prévient ce mardi sur RMC et RMC Story la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin qui veut rémunérer plus le travail: "C'est le retour d'un débat que les Français attendent, comment quand on travaille en France, on gagne plus?"

"Il y a 80 ans c'était financé par une population très nombreuse et très jeune, aujourd'hui on est de moins en moins nombreux et on a des dépenses de plus en plus grandes", poursuit-elle.

Rapprocher le salaire brut du net

Résultat, les charges augmentent pour les patrons et sont un frein à l'embauche. Pour inverser la tendance, il faut un débat insiste Amélie de Montchalin: "Comment fait-on pour que le travail paie plus, comment maîtriser la dépense et répartir l'effort?", interroge la ministre.

"Je veux que nous ayons le débat suivant: est-ce qu'on veut garder le système d'aujourd'hui avec ses avantages et inconvénients ou est-on prêt à changer le système? Et le Président l'a dit, c'est aux parlementaires et aux partenaires sociaux (de trancher, ndlr), nous on n'a pas de solution magique".

Objectif, rapprocher le brut du net: "Si vous êtes un jeune au Smic, pour avoir 100 euros de plus à la fin du mois, ça coûte 200 euros à votre patron. Les gens ne s'y retrouvent pas, les travailleurs français en ont ras-le-bol".

Le choix d'Apolline : Amélie de Montchalin - 14/05
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Haro sur les produits "qui viennent d'ailleurs"

Interrogée sur l'immobilisme et la lenteur du calendrier, Amélie de Montchalin se défend et assure avoir une réunion européenne bientôt sur plusieurs sujets financiers. Et agir est compliqué en raison de la situation politique: "Si on impose et on va (sic) ça ne marche pas. On n'a pas de majorité absolue, on a un pays fragmenté donc on ouvre le débat", martèle la ministre des Comptes publics.

Priorité est donc donné à une réduction de la dépense sans augmenter les impôts: "On fait le ménage, on va réduire la dépense sur des choses qui ne sont pas la priorité".

"On veut libérer la capacité aux chefs d'entreprises à embaucher. Notre but: arriver à ce que le travail paie plus à la fin", assure-t-elle. Et pour équilibrer, elle plaide pour une taxation des produits "qui viennent d'ailleurs", tout comme les industriels "qui produisent ailleurs".

G.D.