TVA des croquettes, crédit d'impôt: Aymeric Caron veut cajoler le porte-monnaie des propriétaires d'animaux

Pour soutenir le pouvoir d'achat, les propriétaires d'animaux de compagnie doivent bénéficier de mesures fiscales favorables. C'est la proposition que formule le député Aymeric Caron. Il souhaite profiter de la discussion sur le budget pour déposer des amendements sur ce sujet.
Plus de 900 euros, c’est en moyenne la somme dépensée chaque année par les propriétaires d'animaux de compagnie pour les soigner et les nourrir. Un montant élevé qu'il faudrait réduire estime Aymeric Caron. Le député propose notamment un crédit d'impôt pour ceux qui possèdent chien et chat.
En clair, payer moins d'impôt pour mieux faire face aux dépenses. Il propose aussi de réduire la TVA sur les croquettes et autres aliments à 5,5 %, et même 0% si c'est acheté par un refuge.
Soutenir ainsi le pouvoir d'achat, c’est aussi une manière de lutter contre les abandons d'animaux estime Aymeric Caron. Des dépenses de plus pour l'Etat qu'il aimerait compenser par des taxes sur les expérimentations animales et sur les chasseurs.
"C'est simpliste", balaient plusieurs députés de gauche, de son camp donc. Ces amendements seront probablement rejetés pendant le débat sur le budget. Mais lui n'entend pas désarmer et dit déjà préparer des propositions de loi à ce sujet.
Limiter le nombre d'abandons?
Si les députés ne sont pas convaincus, les propriétaires d’animaux eux se réjouissent de l’idée. “Au niveau de l’alimentation du chien, c'est dans les 40 euros par mois. Ça a doublé”, indique Nina qui a adopté son chien Rostie il y a 4 ans.
Ce crédit d'impôt de 30 euros par animal, et une TVA qui passerait de 20 à 5,5% sur de nombreux produits et pour le vétérinaire, c’est une bonne idée pour Damien. “30 euros, c’est déjà un geste. La TVA réduite sur l’alimentation et les frais vétérinaire, là ça ferait vraiment la différence”, appuie-t-il.
Une baisse de la TVA qui ravirait également la SPA comme le confirme son président Jacques-Charles Fombonne sur RMC.
“C’est une excellente nouvelle. Nous nos frais de fonctionnement pour nos 76 sites, c’est-à-dire quand on ajoute la nourriture, la litière, les frais vétérinaires, c’est de l’ordre de 50 millions par an. Vous imaginez les économies que nous pourrions faire si on passe d’un taux de 20% à 5.5%. Ça va nous permettre de dégager une masse d’argent liquide qui va nous permettre d’investir ailleurs, de créer de nouveaux refuges…”, assure-t-il.
Mais pour Michèle, proprétaire d'un chien, ce n'est pas le rôle de l'Etat d'aider les propriétaires d'animaux. “On a choisi d’avoir un chien, on l’assume. C’est un être vivant donc on réfléchit avant de prendre un animal”, estime-t-elle.
Et au-delà du pouvoir d'achat, l'autre objectif de ce coup de pouce financier est de faire baisser le nombre d'abandons. Mais pour Hélène Gateau, journaliste et vétérinaire, les effets seront trop limités.
“La cause principale, c’est surtout des abandons parce que les gens ont sous-estimé les investissements peut-être en temps que demande un animal. Pour moi, ce sont surtout ces abandons-là qu’il faut essayer de traiter”, assure-t-elle.
Mais ces aides permettraient tout de même un meilleur accueil des animaux abandonnés. Une baisse de la TVA permettrait par exemple à la SPA d'économiser 2,5 millions d'euros par an.