En l'absence de Premier ministre, un budget prévisionnel présenté par le gouvernement démissionnaire

Faute de nouveau Premier ministre, le gouvernement démissionnaire propose une ébauche de budget pour 2025. D’abord parce qu’il y a urgence en termes de calendrier: le 1er octobre, le 15 au plus tard, le projet de budget 2025 doit être transmis au Parlement, après avoir été examiné par le Haut conseil des Finances publiques puis le Conseil d’Etat.
Il y a aussi une urgence sur le plan financier. La France, déjà sous le coup d'une procédure pour déficit public excessif de la part de Bruxelles, n’est pas aujourd’hui sur une trajectoire de réduction, mais d’aggravation incontrôlée des déficits. Si rien n’est fait, ils pourraient dépasser de plus de 50 milliards d'euros en 2025 la cible initialement prévue.
Pour l'instant, quels sont les gagnants et les perdants de ce projet de budget 2025? C’est l’armée, la police et la gendarmerie qui s’en sortent le mieux, avec des moyens en hausse de 6 à 7%. La justice, la culture, le travail et l’éducation nationale maintiennent tout juste leur enveloppe. Tous les autres ministères sont soumis au régime sec: le sport (-11%), l'agriculture (-6%), l'outre-mer (-4%).
Des hausses d'impôts à prévoir
Le problème, c’est qu’il y a d’un côté ce qui est recommandé par les institutions spécialisées comme la Cour des comptes ou l’inspection des finances, et de l'autre ce qui sera possible compte tenu de la couleur du gouvernement qui sera mis en place.
Il faudra faire des économies: baisse des dotations de l'Etat aux collectivités, réduction des aides aux entreprises, serrer la ceinture de l’Etat-providence...
Et puis, on ne coupera pas aux hausses d’impôts. Lesquelles? Ça dépendra de la couleur du nouveau gouvernement. Tailler dans les niches fiscales, augmenter la TVA, si le gouvernement penche à droite. Augmenter la progressivité de l’impôt sur le revenu ou de la CSG, alourdir la fiscalité sur les gros héritages, s’il penche à gauche.