Faut-il faire disparaître les pièces de 1 et 2 centimes d'euro?

C’est une des dernières idées de Donald Trump, se débarrasser des pennies, les pièces d’un centime. Et pour le coup, on se pose la question des deux côtés de l’Atlantique. On en a tous plein nos portes-monnaies, plein nos poches. Des pièces de quelques grammes de zinc plaqué de cuivre. Le président américain vient de demander d’arrêter la production.
“Les États-Unis frappent des pièces d’un cent qui nous coûtent plus de deux cents à produire”, dit Donald Trump. “Éliminons le gaspillage du budget de notre grande nation, même si c'est un cent par un cent”, ajoute-t-il.
Aux Etats-Unis, l’United States Mint alerte, c’est l’équivalent de La Monnaie de Paris chez nous. Des pièces de plus en plus coûteuses à produire. Une inflation folle de 20% que détaille Le Figaro. En 2024, chaque penny a coûté 3,69 centimes à fabriquer. Si on y ajoute la distribution de cette monnaie, c’est une dépense de 85 millions de dollars. Le Canada a supprimé ces petites pièces en 2012, pour des raisons similaires. Le dossier n’a pas l’air si compliqué que ça…
Plusieurs pays ont déjà opté pour la disparition progressive
Pourtant, c’est un serpent de mer aux Etats-Unis comme chez nous. En 2020, la Commission européenne a organisé une consultation dans la zone euro. 70% d’entre nous avons répondu que ces pièces ne nous sont pas utiles.
Et c’est là qu’on retrouve notre travers bureaucrate en Europe. Avec quatre solutions proposées. Première idée, supprimer les pièces d’un coup. Les prix seraient arrondis aux 5 centimes les plus proches. Sinon autre solution, supprimer les pièces progressivement en gardant les prix au centime, mais on ne pourrait les utiliser que pour faire l’appoint.
Troisième possibilité, changer la composition des pièces, les rendre moins chères à produire. Ou alors ne rien faire du tout, car ça reste une option.
En réalité, pas besoin d’atteindre. Bruxelles, Finlande, Pays-Bas, Belgique ou encore Irlande ont déjà opté pour la disparition progressive. Un rapport du “Comité Action Publique 2022” suggérait la même solution en France, c’était en 2018.
Plus de 70 millions de pièces d’un ou deux centimes circulent dans la zone Euro. Mais c’est bien la peur d’une inflation qui ralentit leur élimination aujourd’hui. L’association UFC Que choisir l’écrivait noir sur blanc dès 2018 : "Sous couvert de faire économiser le contribuable, on fait trinquer les consommateurs".
Des bons d'achat contre des centimes en grande surface
Pour l’association, ça va plus loin. En cherchant à se débarrasser progressivement du liquide, on cherche je cite à “dé-conscientiser les consommateurs quant à la valeur de leur achat… C’est en payant qu’on réalise qu’on consomme”, appuie-t-elle.
En réalité, la société s’est déjà adaptée. Dans certaines grandes surfaces, on propose de transformer ces centimes en bons d’achat. Mais alors il faut bien les collecter. En moyenne, pour 1,5 kilo de pièces, vous aurez 20 euros.
Des banques se mêlent aussi du débat. Mais là, à coup de carte bancaire. Vous pouvez parfois arrondir les montants au-dessus et mettre ces centimes de côté. Ces banques annoncent 100 à 150 euros d’épargne par an.
Et puis il y a la solidarité, ce n’est pas rien. Le Parisien, ce mardi matin cite un économiste pour qui ces pièces, “ces centimes sont faciles à donner. On veut tous s’en débarrasser. En les retirant de la circulation, un pan de l’économie sociale et solidaire pourrait en pâtir”.