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Gel des retraites, courageux? "Ils ont été mieux lotis que les salariés pendant les années Macron"

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Le gouvernement Barnier compte geler l'indexation des retraites sur l'inflation des retraités durant six mois pour faire 4 milliards d'euros d'économies pour l'année 2025.

Sujet explosif, mais le gouvernement de Michel Barnier assume. Le Premier ministre compte faire participer les retraités à l'effort de redressement budgétaire. La France est à la recherche de 60 milliards d'euros, dont 40 milliards proviendraient de réduction de dépenses. Les retraités pourraient être ainsi mis à contribution à hauteur de 4 milliards d'euros en reportant de 6 mois l'indexation des pensions sur l'inflation.

La CGT a rapidement dénoncé, dans un communiqué, une "mesure d'austérité" pour les retraités, alors que "les petites et moyennes retraites ne permettent déjà pas de maintenir le niveau de vie face aux dépenses d'énergie, d'alimentation ou aux frais de santé".

"Les retraités ont été mieux lotis pendant les années Macron. Ils ne sont pas nantis, mais on est le seul pays de l'OCDE où les retraités ont en moyenne un meilleur niveau de vie que les salariés", note de son côté Olivier Truchot dans Les Grandes Gueules.

Après la dissolution de l'Assemblée nationale, Emmanuel Macron avait en effet insisté que les retraites seraient bien indexées sur l'inflation.

"Le pouvoir d'achat des retraités, ce n'est pas une variable d'ajustement", avait assuré le chef de l'Etat en juin.

"Je suis déjà à la peine tous les mois"

Geler l'indexation des retraites, "c'est courageux", note Julien, paysagiste, intervenu dans Les Grandes Gueules sur RMC. "Le problème dans le pays, c'est que quand on veut être réélu, on est obligé de courber l'échine", avance-t-il, estimant que Michel Barnier est éloigné de l'électoralisme et ainsi plus libre de proposer des mesures fortes.

Barnier tape dans le portefeuille des retraités : courageux ? - 03/10
Barnier tape dans le portefeuille des retraités : courageux ? - 03/10
20:16

"Celui qui vit au minimum retraite, à 850, 900 euros par mois, je pense qu'il n'a pas envie qu'on lui expliquer qu'on va geler sa retraite", nuance l'enseignante et chroniqueuse des GG Barbara Lefebvre.

Un constat que confirme Dominique, retraitée de 72 ans à 1.400 euros par mois en Loire-Atlantique. Elle n'est pas prête à participer à l'effort national. "Je suis seule, j'ai tout à ma charge, je suis en location, j'habite un village éloigné de Nantes. Je suis déjà à la peine tous les mois", témoigne-t-elle.

Les 65-75 ans ne sont toutefois en moyenne pas les plus concernés par la pauvreté: 10,6% sont touchés, contre 14,4% de la population générale.

Selon l'Ifrap, un cercle de réflexion très libéral, les reports de date d'indexation ont déjà été utilisés par le gouvernement à plusieurs reprises, en 2009, 2014, 2015 et 2018 notamment. "Au total, depuis 2013, les pensions auront 'perdu' 2 ans et 9 mois de réévaluation", précisait-il dans une note publiée en juin.

J.A.