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Économie

Impôt sur les sociétés: une tendance mondiale à la hausse

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Alors que Michel Barnier pourrait augmenter le taux de l'impôt sur les sociétés pour les grandes entreprises, c’est une tendance mondiale qui se confirme.

L’impôt sur les sociétés va recommencer à augmenter en France. Depuis son accession à l'Elysée en 2017, Emmanuel Macron a fait passer l'impôt sur les sociétés de 33,3% à 25%. Le gouvernement de Michel Barnier envisagerait notamment d'augmenter de 8,5 points le taux de l'impôt sur les sociétés pour les entreprises réalisant au moins 1 milliard d’euros de chiffre d'affaires (8 milliards attendus), et promet d’épargner la classe moyenne qui travaille (a priori, pas de gel du barème de l’impôt sur le revenu).

La France n’est pas la seule. De plus en plus d’Etats augmentent le taux d'impôt sur les sociétés. C’est l’OCDE qui l’affirme. En 2023, il y a plus de pays qui ont alourdi la fiscalité sur les entreprises que de pays qui l’ont allégé. Et c’est du jamais-vu depuis que l’OCDE a commencé à publier son rapport annuel sur les réformes fiscales dans 90 pays en 2015.

C’est un renversement historique puisque depuis 2000, le taux moyen d’imposition sur les bénéfices n’avait cessé de baisser, de 28% à 21% au début des années 2020.

La matinale 100% info et auditeurs. Tous les matins, Apolline de Malherbe décrypte l'actualité du jour dans la bonne humeur, avec un journal toutes les demies-heures, Charles Magnien, le relais des auditeurs, Emmanuel Lechypre pour l'économie, et Matthieu Belliard pour ses explications quotidennes. L'humoriste Arnaud Demanche vient compléter la bande avec deux rendez-vous à 7h20 et 8h20.
Lechypre d’affaires : Hausse de l'impôt sur les sociétés, un mouvement mondial - 01/10
2:16

Un régime capitaliste moins court-termiste

Comment s’explique cette inversion de tendance? A chaque grand cycle du capitalisme, correspond un cycle fiscal. Au début des années 1980, a commencé le cycle du capitalisme financier, court-termiste, mondialisé, désétatisé, hyperconcurrentiel…

La philosophie fiscale qui a correspondu à ce cycle a consisté à baisser les impôts sur les plus mobiles, et à augmenter les impôts sur les moins mobiles. Les plus mobiles, ce sont les entreprises et les salariés les plus qualifiés et les riches. Les moins mobiles, ce sont les consommateurs et les salariés de la classe moyenne.

On est aujourd’hui en train d’entrer dans un régime capitaliste moins court-termiste, plus vert, plus égalitariste. A ce cycle, va correspondre une nouvelle philosophie fiscale dont les contours s’esquissent. Et ça commence par la remontée de l’IS.

Emmanuel Lechypre