Initiative de Karine Le Marchand pour les petits producteurs: changement radical ou coup de com'?

À l'initiative de l'animatrice Karine Le Marchand, les patrons de Carrefour, Intermarché, Coopérative U, et Auchan, ont présenté mercredi au salon de l'agriculture trois actions communes en faveur de la rémunération des agriculteurs.
Parmi elles, permettre aux petits producteurs locaux de faire de la vente directe dans les supermarchés, en plaçant dans les rayons leurs produits à leur prix, sans intermédiaire. Une mesure mise en place à partir du 1er mars. Vous pourrez les repérer à partir du 1er mars dans vos supermarchés avec une étiquette "L'amour est tout près" et la tête de Karine le Marchand.
Cette étiquette, garantissant un juste prix, pourrait inciter ces consommatrices à se tourner vers les yaourts, fromages ou légumes des producteurs locaux.
“Si on est sûr qu’à la fin ça aille bien chez l’agriculteur, bien sûr”, “Il faut les aider, ils ont besoin de nous”, appuient deux femmes. “Oui, mais dans la mesure du raisonnable parce que nos moyens sont limités”, tempère une autre.
Et côté petits producteurs, cette éleveuse du Cantal, Nathalie Cambon, salue la mesure pour vendre ses fromages près d'Aurillac.
“C’est une très belle initiative de Karine Le Marchand. Ça permettrait aussi de faire connaître mon fromage à plus grande échelle”, pointe-t-elle
Un coup de com'?
Et ce serait un changement radical, car les grandes surfaces n'en ont jamais voulu jusque-là. Ou bien si, mais à des prix dérisoires pour les Pradin dans la Loire. “Nous, le veau, on le vend 17 euros à la ferme alors qu’en magasin, on nous demandait entre 8 et 10 euros pour qu’ils mettent leur marge. Ce n’était pas possible”, juge Fabrice Pradin.
Mais méfiance, alerte Sophie qui met en garde ses collègues agriculteurs.
“S’ils vendent 80% de leurs produits en grande surface et que du jour au lendemain, on leur dit, non finalement, on va fixer nos prix plus bas, ils n’auront plus aucune façon de se retourner. Et ça fonctionne comme ça”, déplore-t-elle.
D'autres encore dénoncent un coup de com' qui ne bénéficiera pas à tous les agriculteurs.