Installation de la marque Wibra en France: y-a-t-il trop d'enseignes hard discount?

Un magasin Wibra (photo d'illustration). - Wibra
Après Action, Lidl, Aldi, Noz, Stockomani, Atacadao, PrimaPrix... Un nouveau roi des prix cassés débarque en France. Le discounteur hollandais Wibra débarque en France avec un premier magasin dans la région lilloise à Lambersart à partir du 23 octobre. Cette marque qui compte 220 magasins aux Pays-Bas et une cinquantaine en Belgique débarque sur un marché français qui regorge de plus en plus de cette catégorie d'enseignes.
Lionel Maugain chef de la rubrique "argent" à 60 millions de consommateurs, note que de nombreuses autres marques ont tenté de s'infiltrer sur le marché français, mais sans succès. Notamment Klo qui avait pris la suite de Tati avec 40 magasins qui ont tous fermé depuis. Le russe Mere n'a pas eu plus de succès...
Saturation ?
"En réalité le pays est saturé, notamment par Action", analyse dans Estelle Midi le spécialiste, qui rappelle que la France est le pays où il y a le plus de magasins de cette autre marque hollandaise, qui ouvre 300 magasins par an.
"C'est l'enseigne préférée des Français. Rien n'est cher et ce ne sont pas des entrepôts misérables. Ils ont aussi une logistique incroyable", salue-t-il, notant que leurs camions transportent deux fois plus de produits que les autres.
"En trois ans, le nombre de passages à la caisse dans une solderie — les Action, Noz, et autres Stokomani, on ne parle pas de Lidl ou Aldi — a explosé, de l’ordre de 87%", expliquait en février 2024 Nicolas Léger, directeur analytique et expert consommation chez NielsenIQ au Parisien.
Noz fonctionne très bien aussi en France, rappelle Lionel Maugain à RMC, évoquant également le succès de Temu qui fait polémique.
"On est saturés de prix minuscules avec tout ce que ça implique comme problématiques s'agissent des produits qu'on achète", rappelle Lionel Maugain.
Une 'discountisation' des centres-villes?
Si le phénomène restait cantonné aux zones commerciales il y a quelques années, ces marques s'implantent de plus en plus dans les centres-villes du pays.
"Ils prennent la place de chaînes de magasins qui n'existent plus car ils n'arrivent plus à s'en sortir. C'est clair qu'on peut considérer qu'il y a une forme de 'discountisation' de nos centres-villes et de nos zones commerciales", conclut Lionel Maugain.