L'EPR de Flamanville reconnecté au réseau électrique depuis samedi soir

La doyenne des centrales nucléaires françaises fermera bien lorsque l'EPR de Flamanville sera mis en service (photo d'illustration). - Sébastien Bozon - AFP
Le réacteur nucléaire EPR de Flamanville (Manche), à l'arrêt depuis le 15 février en raison d'aléas techniques, a été reconnecté au réseau électrique samedi 19 avril 2025 au soir.
"Toutes les opérations de redémarrage et de connexion au réseau ont pu être faites et cela a permis de le coupler au réseau dès samedi", après plusieurs reports pour des opérations de maintenance supplémentaires, a indiqué EDF dimanche à l'AFP.
Le site d'EDF indique que la puissance disponible est de 90 MW (contre 1.620 MW de puissance maximale) depuis 20h30 samedi et que des "essais avec variation de puissance" sont prévus jusqu'à mercredi.
Un processus "long" et "sur plusieurs mois"
Le groupe a précisé à l'AFP maintenir son planning prévisionnel, qui prévoit d'atteindre "à l'été 2025" la pleine puissance, soit "100% de puissance nominale".
Le processus pour un premier démarrage de réacteur est "long et s'étend sur plusieurs mois", il est donc "normal de ne pas être actuellement à pleine puissance" puisque "la montée en puissance du réacteur se réalise par paliers successifs", a ajouté EDF.
EDF avait prévenu que la montée en puissance du 57e réacteur nucléaire français serait un processus progressif, pouvant nécessiter une dizaine d'arrêts de maintenance programmés et, en parallèle, des opérations imprévues. "Plus de 1500 critères de sûreté sont testés lors d'un premier démarrage", avait-il indiqué.
Le réacteur de 3e génération avait déjà connu deux phases d'arrêt programmées depuis son raccordement au réseau le 21 décembre 2024, réalisé avec 12 ans de retard.
Un arrêt prolongé deux fois en février
Le 15 février, le réacteur a été mis à l'arrêt de manière imprévue pour "réaliser une intervention sur un circuit de refroidissement des équipements par l'eau de mer". L'arrêt avait été prolongé deux fois en février pour des interventions de maintenance et des réglages supplémentaires. Initialement prévu le 30 mars, le redémarrage a été repoussé plusieurs fois depuis et devait avoir lieu lundi.
Selon EDF, des "interventions ont été réalisées sur un circuit de refroidissement des équipements par l'eau de mer, sur le groupe turbo alternateur (opérations de reprise des réglages sur trois paliers, pièces portant et guidant les rotors) et sur des matériels requis pour la poursuite des opérations de montée en puissance du réacteur en toute sûreté".
Pièce maîtresse dans une centrale nucléaire, la turbine permet de transformer l'énergie thermique issue des générateurs de vapeur en une énergie mécanique qui entraîne l'alternateur pour créer l'électricité.