Le redémarrage de l'EPR de Flamanville encore retardé: pourquoi ça bloque?

Le réacteur nucléaire EPR de Flamanville, à l'arrêt depuis le 15 février, n’a pas été redémarré le 30 mars comme prévu. Le 21 décembre dernier, le réacteur nucléaire EPR de Flamanville commençait doucement à démarrer, avec 12 ans de retard sur le délai initial et un coût six fois supérieur aux trois milliards d’euros prévus.
Alors certes, EDF avait bien prévenu: la montée en charge sera progressive et la pleine capacité ne sera pas atteinte avant l’été. On se disait ça y est enfin, et bien c’était sans doute trop beau pour être vrai, car le réacteur a été arrêté le 14 février pour des interventions techniques.
Il devait redémarrer le 22 février, puis le 30 mars, et ce redémarrage est encore une fois de plus reporté.
Selon EDF, une opération de maintenance supplémentaire est nécessaire pour s’assurer de la qualité de l’eau du circuit primaire. Mais selon le journal La Tribune, c’est encore plus grave que ça puisque EDF rencontre des problèmes d'échauffement anormal sur le turbo-alternateur. Or le turboalternateur la pièce maîtresse d'une centrale nucléaire la turbine permet de transformer l'énergie thermique issue des générateurs de vapeur en une énergie mécanique qui entraîne l'alternateur pour créer l'électricité.
Des impacts sur la production d'électricité
Or, le quotidien La Tribune a affirmé lundi que les difficultés rencontrées sur le turbo-alternateur "empêcher le premier EPR tricolore de délivrer la totalité de sa puissance électrique" sans une lourde intervention nécessitant le montage d'un échafaudage à l'intérieur d'une pièce "difficile d'accès". Selon le média, "EDF ne parvient toujours pas à identifier la cause expliquant le dysfonctionnement de la turbine".
Quelles conséquences sur la production et le prix de l’électricité si l’EPR n’est pas au rendez-vous?
L’EPR devait permettre d’augmenter notre capacité de production de 3% et alimenter environ deux millions de foyers. Heureusement pour l’instant, la France ne manque pas d’électricité donc il n’y a pas de risque de pénurie et de tension sur l’offre au moins jusqu’à l’été. En revanche, ça pourrait se compliquer à l’automne si on avait besoin de beaucoup d’électricité et si on avait des incidents sur d’autres réacteurs.