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Économie

La Coopération agricole demande aux distributeurs et consommateurs un "patriotisme alimentaire"

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Les négociations commerciales entre l'industrie agroliementaire et la grande distribution se sont "mal passées", les premiers n'ayant pas obtenu les "hausses" de prix "nécessaires, a regretté ce samedi Dominique Chargé, président de la Coopération agricole. Celui-ci a appelé les distributeurs et consommateurs à adopter un "patriotisme alimentaire".

Les négociations entre industriels et grande distribution se sont terminées mais se "sont mal passées", affirme ce samedi sur RMC Dominique Chargé, président de la Coopération agricole. "Nous n'avons pas obtenu les hausses" de prix "nécessaires", a-t-il regretté au micro d'Anaïs Matin.

Ces négociations annuelles déterminent les conditions auxquelles les supermarchés achètent à leurs fournisseurs pour le reste de l'année une large partie de ce qu'ils vendent dans leurs rayons. Leur fin est légalement fixée au 1er mars.

"La question de notre souveraineté alimentaire n'est absolument pas assurée. Nous demandons au distributeur de prendre leur part de responsabilité dans la façon dont on va être capable de tenir notre chaîne alimentaire", plaide l'agriculteur.

"Je veux appeler les distributeurs et les Français à cette responsabilité, au patriotisme alimentaire. Il faut coopérer pour soutenir cette chaîne alimentaire", déclare Dominique Chargé

"Il y a une tension énorme cette année, l'ambiance s'est dégradée. Nous avons en face 3 centrales d'achat qui représentent 80% de ce que nous avons à vendre. On est dans une situation de dépendance", a souligné Dominique Chargé, qui pointe par ailleurs que "les négociations étaient délocalisées hors Europe pour essayer d'échapper à la réglementation française, ce qui a mis tout le monde en tension".

L'invité du jour : Dominique Chargé - 01/03
L'invité du jour : Dominique Chargé - 01/03
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Jeudi, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a déclaré jeudi sur RMC-BFMTV observer "une tension extrême" dans ces négociations, avec "beaucoup de violence". Elle a surtout pointé du doigt la grande distribution. "Ce qui coince, c'est la distribution qui demande des baisses de prix de manière complètement inconsidérée par rapport à la réalité économique des entreprises", expliquait également sur RMC Nicolas Facon, patron de l'Ilec, qui représente les grandes marques de l'agro-alimentaire.

"Il y a un refus total à plus de 70%" des demandes des industriels "même là où vous avez des hausses sur des matières premières comme le lait, comme la volaille, comme les légumes, où vous avez des hausses de prix payées aux agriculteurs", avait-il avancé. Depuis plusieurs mois, la poussée inflationniste a fortement ralenti et la priorité affichée est de nouveau la protection des agriculteurs, voire de l'important secteur de la transformation alimentaire, rappelle l'AFP.

Les distributeurs déplorent les demandes de hausses de tarif

Il s'agit d'un important pourvoyeur d'emplois y compris en zone rurale, et les acteurs les moins solides financièrement peuvent être écartelés entre des coûts toujours élevés et des demandes de baisses de tarifs émanant des distributeurs. Ces derniers déplorent de leur côté les demandes de hausses de tarif émanant des plus grands industriels notamment, les jugeant décorrélées des réalités économiques, et soulignent que les marges des industriels sont plus importantes que celles des distributeurs.

"Il y a des gens qui ont signé des contrats sachant très bien qu'ils n'ont pas réussi à atteindre leurs objectifs, ils ne pourront peut être pas continuer leur activité dans ses conditions toute l'année, met en garde Dominique Chargé, qui martèle de nouveau les distributeurs à la "responsabilité".

Léo Manson