La prime Macron reconduite, mais sous conditions: "Une vision de Bercy seulement pour les grandes entreprises"

L’an passé, 5,5 millions de salariés ont reçu ce coup de pouce de leur employeur, d'un montant moyen de 400 euros, soit 2,2 milliards d'euros de primes versés.
Mais cette année, les conditions d’octroi de la prime Macron se sont durcies, avec l’obligation pour les entreprises d’avoir ou de mettre en place un plan d’intéressement (dispositif d’épargne salariale qui permet d’associer tous les salariés de l’entreprise à ses résultats).
Pas de prime Macron donc pour Warren, salarié d'une boucherie à Wambrechies. Pourtant il aurait fait bon usage de ces 1.000 euros: "Pour la nouvelle année, je vais avoir un bébé. On espérait que la prime nous donne un coup de main pour pouvoir avoir une belle chambre pour notre enfant".
"On ne peut pas changer les règles tous les ans"
Son employeur est tout aussi déçu que lui, mais seules les entreprises avec un accord d'intéressement peuvent verser cette prime en 2020. Et Laurent Rigaud, le patron de la boucherie, ne peut pas se le permettre: "De devoir demander à notre expert-comptable de regarder dans l'entreprise comment on peut mettre en place un intéressement, ce n'est pas possible, c'est trop lourd. On ne peut pas changer les règles tous les ans. On veut de la stabilité pour nos entreprises".
87% des petites entreprises renoncent à ce coup de pouce cette année, selon un sondage du syndicat des indépendants. Un véritable gâchis, d'après Alain Griset, président de l'union des entreprises de proximité: "On voit bien qu'il n'y a pas la culture de nos entreprises au sein de Bercy. Il y a toujours cette vision qui est faite pour la grande entreprise. Nous demandons des règles adaptées à la taille de nos entreprises".
Trop tard pour changer les règles du jeu en 2020, mais pour les années suivantes, il appelle le gouvernement à revenir à une formule plus simple.