"Le produit où je gagne le moins d'argent": les restaurateurs face à l'explosion du cours du café

Le cours du café a explosé en un an, +79% pour l'arabica et +61% le robusta, selon le syndicat français du café. Des niveaux jamais atteints depuis presque 50 ans, la faute au chagement climatique qui entraîne une baisse de la production. Résultat, les prix augmentent et en bout de ligne, ce sont les restaurateurs qui trinquent et leurs clients.
"On voudrait bien pouvoir augmenter mais..."
Au comptoir de son bar de quartier, Alain touille machinalement dans sa tasse, à 2,80 €. "Ca a augmenté de 10 centimes il y a 7-8 mois". Philippe, le responsable, n'a pas vraiment eu le choix. " Le kilo est à + de 30 euros désormais, il était auparavant à 24-25 euros."
Un coût conséquent, mais délicat à reporter sur le prix de vente. Pour Roberto, gérant du café voisin, pas question de faire payer plus le client. "On voudrait bien pouvoir augmenter mais on ne peut pas. Si on augmente, les gens vont le remarquer et vont venir moins souvent."
"Mine d'or"
Le restaurateur préfère rogner sur ses marges, comme Thierry, patron d'une brasserie. "On gagne à peine 60 centimes par café", contre un euro, il y a un an. "Ce n'est plus la grande époque où il y avait beaucoup d'argent sur ce produit. Là, c'est le produit où je gagne le moins d'argent, avant c'était une mine d'or", se désole-t-il.
"Le Brésil a subi d’intenses sécheresses alors qu’il est le premier producteur mondial avec 40 % de la production", pointe Thierry Pouch, responsable du service études économiques et prospective aux chambres d’agriculture de France auprès du Parisien.
Selon Bernard Boutboul, expert de la restauration, la cause de cette hausse n'est pas seulement climatique. "C'est l'une des causes, comme bien d'autres produits, mais c'est aussi un rattrapage du plongeon réalisé pendant la période covid." Avec le risque que les clients décident de faire l'impasse sur le café à la fin du repas.