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“Les consommateurs sont comme des alcooliques”: l’avertissement de l’industrie textile face à Shein et Temu

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Face à la concurrence jugée déloyale des géants asiatiques de la mode ultra-bon marché, les fédérations du prêt-à-porter montent au créneau. Elles demandent à Bruxelles de réagir vite, avant que Shein, Temu ou AliExpress ne fassent disparaître une partie des marques françaises et européennes.

Face au raz-de-marrée de la fast-fashion asiatique, les industriels du textile tirent la sonnette d'alarme. Les fédérations du prêt-à-porter s'unissent pour demander à Bruxelles des mesures d'urgence face à Shein, Temu ou encore AliExpress face à cette concurrence jugée déloyale et destructrice.

Les entreprises européennes du textile et de l'habillement "ne peuvent plus attendre des années avant que des mesures ne soient prises contre la mode ultra-express" écrivent-elles dans un courrier commun adressé à la Commission européenne.

“Les États-Unis ont su répondre avec une taxe forte, surtout sur ces types de colis, qui désormais les impose à près de 50 à 200 euros par colis. Nous devons aussi réagir au plus vite avant la disparition d’une majorité des marques français et européennes”, explique Yann Rivoallan, président de la Fédération française du prêt-à-porter féminin.

“Car, n’oublions pas, derrière Shein, il y a que de la contrefaçon, des produits dangereux, et des personnes exploitées. Il faut donc qu’il y ait des personnes qui soient représentantes en Europe de ces sociétés, de façon à ce que, légalement, on puisse avoir un impact pénal sur chacune de ces personnes.”

“La fast fashion ne fait pas faire d'économies aux gens"

Pour Thomas Huriez, fondateur de la marque de jean 1083, l’industrie textile européenne doit se mobiliser face à la fast fashion. "L'idée, c'est de demander aux pays d’où viennent les vêtements qu'on consomme les mêmes règles du jeu que nous, qui sont vertueuses socialement et environnementalement parlant. L'idée de mettre des barrières, car ça a tué l'industrie française il y a 20 ans", dit-il sur RMC.

Pour lui, il faut également apprendre aux consommateurs à consommer autrement: “il y a toute une rééducation à faire. La mode, c'est le plaisir d'être, pas le plaisir d'avoir et d'accumuler".

Il compare les consommateurs textiles qui achètent à foison sur Shein ou Temu à des “alcooliques qui consomment beaucoup au lieu de consommer bien”. Thomas Huriez conclut: “la fast fashion ne fait pas faire d'économies aux gens."

C.A