Les services postaux dans les territoires vont subir une coupe de 50 millions d'euros, annonce La Poste

Le logo de La Poste, à Hazebrouck (Nord), le 29 août 2013 (photo d'illustration). - PHILIPPE HUGUEN / AFP
Le contrat de présence postale territoriale, qui finance les 17.000 antennes de La Poste en France et lui permet de remplir sa mission de service public, doit être amputé de 50 millions d'euros cette année, a annoncé ce vendredi 27 septembre le PDG du groupe La Poste.
"Il y a cette coupe budgétaire de 50 millions d'euros sur 160 millions qui a été décidée et nous allons discuter avec l'État", a déclaré Philippe Wahl, en marge du congrès de l'Association des maires ruraux de France à Saint-Julien (Côte-d'Or), lors duquel il a été interpellé par un élu.
"Si cette coupe est faite en 2024, elle annonce sans doute une coupe en 2025, cela veut dire qu'on ne pourra plus faire fonctionner des agences postales communales", a-t-il ajouté, en indiquant que le groupe avait "déjà engagé beaucoup de dépenses pour 2024".
Les coûts progressent plus vite que les ressources allouées
Signé par La Poste, l'Association des maires de France (AMF) et l'Etat pour la période 2023-2025, ce contrat de présence postale territoriale, initialement assorti de crédits de 177 millions d'euros par an, vient compenser les pertes financières liées à la présence de 17.000 "points de contact" postaux (bureaux de poste, agences communales et intercommunales, France Services...) sur la totalité du territoire.
Grâce à ce maillage, plus de 97% de la population se trouve à moins de cinq kilomètres ou à moins de vingt minutes d'un "point de contact" postal. Mais le coût de la mission d'aménagement du territoire de La Poste progresse plus vite que les ressources qui lui sont allouées pour financer cette mission.
"Un vrai drame our l'avenir de ces points de contact"
"Cette coupe a été décidée, après on discute. Dans les communes rurales, il y a énormément d'agences postales communales où La Poste paye une partie du salaire de l'employé communal, donc c'est un vrai drame pour l'avenir de ces points de contact", a souligné Philippe Wahl.
Selon l'AMF, depuis la signature du premier contrat de présence postale en 2008, "plus de 2,4 milliards d'euros ont été investis dans les territoires pour adapter et moderniser la présence postale et accompagner les clientèles les plus vulnérables".
"Ce fonds de péréquation territoriale (...) a été conçu pour bénéficier de manière prioritaire aux zones qui en ont le plus besoin, telles les zones rurales, zones de montagne, quartiers prioritaires de la politique de la ville et territoires d'outre-mer", précise l'association.