Les taxes sur le tabac rapporteront 400 millions d'euros de moins qu'attendu à l'Etat français

La vente de tabac va rapporter moins qu'attendu à l'Etat français (photo d'illustration) - LOIC VENANCE © 2019 AFP
En 2024, la vente de tabac devrait rapporter à l'Etat français, via les taxes, 400 millions d'euros de moins que prévu initialement, a indiqué le ministère de l'Economie ce mardi 30 juillet, confirmant une information du quotidien économique Les Echos.
Bercy a confirmé estimer que les "droits de consommation sur les produits du tabac", qui représentent environ les deux tiers du prix d'un paquet de cigarettes, allaient rapporter 13,6 milliards d'euros en 2024 (hors TVA), soit 400 millions de moins qu'attendu initialement.
Selon Les Echos, cette évolution est imputable à des ventes en recul, avec 650 millions de paquets de cigarettes vendus par les buralistes au premier trimestre, soit 100 millions de moins qu'à la même époque un an plus tôt. Un bon point en termes de santé publique donc, mais moins pour les finances publiques.
Un marché en baisse
D'après les dernières données des douanes, en juin 2024, le volume de cigarettes vendues chez les buralistes en France continentale a baissé de 23,33% sur un an, et celui de tabac à rouler de 26,61%. En 2023, le marché du tabac a baissé de 1,1% en valeur et de 7,9% en volume.
Ce manque à gagner pour l'Etat intervient malgré la hausse de prix du tabac en 2024, avec des augmentations de jusqu'à 1,50 euro par paquet, la fiscalité du tabac étant désormais liée à l'inflation. Le plan anti-tabac du gouvernement présenté fin novembre prévoit de porter progressivement le prix plancher des paquets de 20 cigarettes à 13 euros d'ici au début 2027.
Les buralistes réclament un gel des prix
"La situation des ventes de tabac dans le réseau sur le premier semestre est critique. Nous n'avons jamais connu des volumes aussi bas (-20%)", a déploré auprès de l'AFP Philippe Coy, président de la Confédération des buralistes.
"Il est temps de tirer la sonnette d'alarme et d'instaurer un gel de toute hausse des prix des tabacs tant que le problème des trafics, de l'insécurité mais aussi des prix dans les pays voisins n'aura pas été réglé", a aussi réclamé le président de l'organisation professionnelle, qui indique sur son site web représenter 23.000 buralistes.