Même diplômés, les enfants d'origine modeste sont toujours pénalisés durant leur carrière

Toute leur vie, les enfants de catégories sociales modestes seront pénalisés dans leur carrière, même s’ils ont des diplômes. C’est la conclusion d’un travail approfondi que vient de publier en mai le Cereq (Centre d'études et de recherches sur les qualifications), établissement public qui recense des études sur le marché du travail.
Cette pénalisation en raison du milieu social commence au collège: 8 enfants de cadres sur 10 s’orientent vers la voie générale, contre seulement 4 enfants issus de famille ouvrière. Seulement 5% des premiers n’obtiennent pas le bac, contre 33% pour les seconds.
Et ça dure évidemment jusqu’au diplôme: 5 enfants de cadres sur 10 arrivent à bac +5, contre 1 enfant d’ouvrier sur 10.
Une différence de 300 euros sur le salaire, à diplôme et formation identiques
Et c’est plus dur pour les enfants issus de famille modeste de trouver du boulot à la fin des études, même si au bout de trois ans tout le monde a réussi à se caser. Sauf qu’à diplôme identique et formation identiques, les inégalités devraient disparaître, une fois embauchés. Ce n’est pas le cas.
A diplôme et domaine de formation identiques, un enfant de cadres a encore deux fois plus de chances d’être cadre lui-même que l’enfant d’ouvriers. Et il sera mieux rémunéré. Pour des bac +5, le salaire médian est de 2.400 euros net, contre 2.100 euros pour l’enfant d’ouvrier trois ans après la sortie des études.
Ainsi, l’accès aux emplois les plus valorisés socialement et financièrement reste l’apanage des enfants de familles de cadres. Question de codes sociaux, de confiance en soi, de piston...
Cela fait 15% d’écart, c’est-à-dire deux fois à trois fois plus élevés que les écarts de rémunération entre hommes et femmes au même stade.