Notation de la dette française: pourquoi Bercy est sous pression

C’est l’évènement du week-end: l’agence de notation Standard and Poor’s rend son verdict ce soir sur la notation de la dette française. Bercy est sous pression car ce que note Standard and Poor’s, c’est la capacité de la France à rembourser une dette publique qui ne cesse d’augmenter, à 3.100 milliards d’euros aujourd'hui.
Dette sur laquelle on va payer 46 milliards d’intérêts cette année (équivalent au budget de la défense), et si notre note baisse, c’est un mauvais signal envoyé à ceux qui nous prêtent et qui risquent d’exiger des taux d’intérêt plus élevés et donc une charge de la dette encore plus lourde.
Et le risque que la France soit sanctionnée est réel: notamment parce que dans son verdict en décembre, Standard and Poor’s avait maintenu sa note mais en exigeant un effort de redressement des finances publiques (3,4% de déficit en 2026) plus important que celui que le gouvernement prévoit.
Quelles conséquences si la France était dégradée ?
A court terme, il y aurait très peu de conséquences. Parce que la crédibilité des agences de notation a baissé depuis la crise financière de 2008. Mais aussi parce que les investisseurs du monde entier ont beaucoup d’épargne qu'ils cherchent à investir dans la dette des grands Etats, et que notre note resterait correct, en passant de 18 à 17/20.
Le principal effet serait politique. Il est toujours humiliant pour un gouvernement de se faire taper sur les doigts pour sa mauvaise gestion. Parce que ça, les Français comprennent, alors que les deux tiers d’entre eux reconnaissent n’avoir spontanément aucune idée du niveau des déficits publics et de la dette, selon une enquête publiée jeudi par le cercle Jean-Baptiste Say.
A moyen terme, ca contraint quand même la France a de l’austérité alors que les besoins d’investissements publics sont considérables.