Nouvelle-Calédonie: pourquoi le modèle économique est à bout de souffle

En Nouvelle-Calédonie, derrière la crise politique, il y a la crise économique et sociale. Et derrière des chiffres qui peuvent paraître flatteurs, le modèle économique calédonien est en réalité à bout de souffle.
Les chiffres flatteurs, c’est par exemple un revenu par habitant comparable à celui de la métropole, et c’est unique pour un territoire ultramarin. Sauf que le coût de la vie y est globalement 45% plus élevé (80% pour les produits alimentaires) et que les inégalités sont très fortes, avec un taux de pauvreté qui peut atteindre 50% dans certaines provinces.
Le nickel en crise
Aujourd’hui, la croissance n’est plus portée ni par les grands travaux d’infrastructures, ni par la filière du nickel qui traverse une grave crise. Pendant un siècle, le nickel a assuré la prospérité de la Nouvelle-Calédonie. Il fait vivre directement ou indirectement un salarié calédonien sur quatre et représente 90% des exportations. Mais c’est terminé.
Le marché n’est pas aussi florissant qu’on pouvait l’espérer puisque les voitures électriques, notamment tous les petits modèles, ne l’utilisent plus. Résultat, les cours du minerai ont chuté de moitié en 2023.
Et puis surtout, la Nouvelle-Calédonie n’est plus compétitive. Les trois grands exploitants perdent de l’argent et veulent se débarrasser de leurs usines, qui risquent de fermer.
Le pacte nickel voulu par le gouvernement pour redresser la filière pèsera peu face à l’entente entre l’Indonésie (premier producteur mondial) et la Chine (premier consommateur) pour maintenir des prix bas.
Ce sera compliqué de trouver une issue politique à la crise. Et ce sera au moins aussi compliqué de trouver une issue économique…