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Économie

Pourquoi la note de la France par Standard and Poor’s inquiète à Bercy et dans la majorité

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La principale agence de notation, Standard and Poor’s, va se prononcer ce vendredi sur les finances françaises. Une possible dégradation inquiète au ministère de l’Economie et dans la majorité présidentielle.

La note de la France sera-t-elle maintenue ou dégradée? Standard and Poor's, la principale agence de notation, va rendre son verdict ce vendredi. Dans les couloirs de Bercy et au sein de la majorité, c'est l'inquiétude, alors que le ministre de l'Economie Bruno Le Maire ne cesse de vouloir donner des gages de "sérieux budgétaire".

"Nous avons apporté des arguments solides sur la crédibilité de notre détermination à baisser la dette, à ramener les déficits sous les 3% et à tenir la dépense publique. Ça fait un an que j'alerte sur la nécessité impérative de redresser les comptes publics à un moment où les taux d'intérêt augmentent. Nous tiendrons nos 4,9% de déficit en 2023, nous avons gelé un certain nombre de dépenses que nous n'estimons pas utiles" a déclaré Bruno Le Maire ce jeudi sur France Inter.

En avril, l'agence Fitch avait déjà abaissé la note de la France, "AA-" contre "AA" précédemment, invoquant les fortes tensions sociales à l'œuvre autour de la réforme des retraites. Un abaissement de la note de la France par Standard and Poor's serait un nouveau un coup dur pour le gouvernement, au moment où les indicateurs économiques de la France virent progressivement au rouge.

Un risque économique et politique

Les rumeurs bruissent dans la majorité. "Je crois qu'il faut être inquiet" confie un député, quand un spécialiste des finances publiques reconnaît "que le risque 0 n'existe pas". Depuis plusieurs semaines, le gouvernement fait tout pour éviter une dégradation. Des rendez-vous ont eu lieu avec l'agence américaine pour expliquer la politique économique de la France.

"Nous respectons nos engagements de déficit, nous sommes dans une trajectoire claire, nous ferons 12 milliards d'économies supplémentaires l'an prochain" promet-t-on à Bercy.

Le risque, c'est qu'une baisse de la note française provoque "un décrochage par rapport à l'Allemagne et une augmentation des taux d'intérêt sur les marchés". Un risque économique mais aussi politique. Une nouvelle dégradation, après celle de Fitch, apparaîtrait comme un échec pour Emmanuel Macron et son ministre de l’Économie Bruno Le Maire.

LP avec Jérémy Trottin