Pourquoi le budget 2025 menace les chiffres du chômage

L’impact du budget de Michel Barnier sur la croissance et l’emploi sera clairement négatif. C’est ce qui ressort des premières prévisions effectuées par des économistes sérieux, en l’occurrence ceux de l’OFCE, depuis que le projet de budget du gouvernement de Michel Barnier a été présenté la semaine dernière.
La croissance n’atteindrait finalement que 0,8% l’an prochain, freinée par l’ajustement budgétaire, alors que jusque-là toutes les prévisions étaient au moins de 1%, voire 1,1% pour la prévision officielle.
La croissance serait pénalisée en particulier par l'affaiblissement de l'investissement des entreprises et par les contraintes persistantes sur le pouvoir d’achat.
Les moins qualifiés devraient trinquer
Le chômage, lui, devrait remonter pour deux raisons. D’abord parce qu’il y aura moins de croissance, et donc plus d’entreprises en difficulté voire en faillite. Et également parce que le redressement des comptes publics va passer par un moindre financement des politiques de l'emploi.
Mesuré à 7,3% au deuxième trimestre, le chômage pourrait grimper à 7,5% fin 2024 et même 8% un an plus tard. Près de 150.000 emplois pourraient être détruits l’an prochain. Une première depuis 2012.
Ce sont surtout les moins qualifiés qui devraient trinquer. L’équation est simple. D’un côté, des allègements de charges qui vont diminuer et augmenter le coût du travail autour du Smic. De l’autre, une PME-TPE sur deux se dit incapable de suivre cette hausse. Or, ce sont celles qui emploient le plus de smicards: intérimaires, services à la personne, hôtellerie restauration, logistique... Beaucoup de femmes et de temps partiel.