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Économie

Pourquoi le prix des matières premières s'envole menaçant les professionnels du bâtiment?

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Les appels à l'aide des filières du bâtiment se multiplient alors que le prix de certaines pièces s'envolent tandis que d'autres sont introuvables, et les retards s'allongent.

Comme sur le marché de l'acier, il y a des tensions sur le chantier de cette résidence près de la gare de Saint-Germain-en-Laye dans les Yvelines. Ambiance électrique, Renan Keraudrène, l'artisan métallier, vient seulement de recevoir la clôture et le portail en métal: "On a du poser les clôtures, on a pris une dizaine de jours de retard, ça craint pour le promoteur en train de faire visiter des appartements. C'est très difficile à gérer".

Car des matériaux sont déjà rares. Depuis 1 mois, cet entrepreneur ne trouve plus à Paris de rambardes métalliques pour ses balcons: "Nous avons du en aller en Normandie et payer trois fois le prix puisqu'il y avait une pénurie sur la région parisienne".

La faute des Etats-Unis et de la Chine

Le prix des matières premières flambe et les entrepreneurs du bâtiment tirent la langue. Le cuivre, dont la demande reflète l'état de la santé économique mondiale, a battu la semaine dernière un record sur les dix dernières années. C'est la même chose pour l'étain, utilisé dans les batteries et les composants automobiles, dont le prix a doublé en un an. Le prix du bois de construction a lui triplé. Et Renan se retrouve engagé sur des devis de plus en plus irréalisables: "Là depuis que je suis en fabrication sur ce chantier, je perds de l'argent", assure-t-il.

Ces artisans sont les victimes collatérales de l'appétit démesuré de certains pays, indique Olivier Salleron, le représentant de la filière du bâtiment, président de la Fédération française du bâtiment. La chine et des états unis engloutissent les stocks d'acier et de bois du monde entier : "Ils sont presque déjà sortis de la crise donc ils produisent beaucoup et se servent en Europe et il y a une hausse des prix qui n'est pas acceptable et pas tenable pour les entreprises". Face aux ministres ce soir, Olivier Salleron martèlera que de nombreux chantiers s'arrêteront d'ici la fin du mois si rien n'est fait.

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Nicolas Traino (avec Guillaume Dussourt)