Pourquoi le secteur du luxe n'est plus à la fête après des années d'euphorie

Après des années d’euphorie, le secteur du luxe n’est plus à la fête. La fête boursière d’abord. Depuis la crise de 2008, les cours de toutes les grandes sociétés du secteur se sont envolées. La valeur de LVMH, le champion du secteur avec ses 75 marques (Vuitton etc...), a été multipliée par 15 pour ne citer que celui là.
Mais voila, fini le champagne. LVMH a perdu plus de 15% sur un an, Kering, propriétaire de Gucci et de Saint-Laurent, a perdu presque 50%, Burberry et Hugo Boss ont sombré eux aussi tout comme Richemont (Cartier, Van Cleef).
Le seul qui surnage, c'est Hermès qui fait plutôt dans l’ultra-luxe à une échelle beaucoup plus petite que LVMH, presque entre l’artisanat et l’industrie.
Comment expliquer cette crise?
Parce que les moteurs qui ont tiré le secteur ces dernières années ne sont plus en phase d’accélération. En Chine, les clients, qui représentent à eux seuls 40% du marché mondial, ne sont plus aussi dépensiers dans un contexte de faible croissance et de crise immobilière.
La digitalisation, qui a transformé le secteur et dopé ses ventes depuis 15 ans, arrive à maturité. il y aussi la remontée des taux d’intérêt qui est toujours défavorable au secteur.
Les changements de goût des consommateurs aussi, avec ce développement en Chine d’une certaine honte du luxe, on ne veut plus afficher de signes ostentatoires d’opulence.
Il y a également l’aspiration a plus de durabilité dans un secteur qui a la réputation de ne pas être très soucieux de la planète.
Est-ce la fin de l’âge d’or ?
De l’âge de la folle croissance, avec des augmentations de ventes annuelles à deux chiffres oui sans doute. Mais beaucoup de relais de croissance existent encore.
Mais il est certain que les consommateurs seront de plus en plus sélectifs sur les marques qui les font rêver et à ce petit jeu les marques françaises restent très bien placées.