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Prélèvement de l'impôt à la source: "Il est encore temps d'éviter le pire"

Selon une note du Fisc citée par Le Parisien, la phase d'essai du prélèvement de l'impôt à la source s'est soldée par des centaines de milliers d'erreurs.

Faut-il faire machine arrière sur le prélèvement à la source? Le Parisien révèle que les tests de mise en place du prélèvement de l'impôt à la source sont calamiteux. Selon une note interne de la direction générale des finances publiques à laquelle a eu accès nos confrères, des anomalies massives ont été constatées lors de la phase pilote entre juin 2017 et août 2018. 

Le document de Bercy va jusqu'à évoquer un scénario catastrophique intitulé marée noire dans lequel le fisc devrait rembourser des centaines de milliers de contribuables. Car en effet, les anomalies les plus fréquentes sont les doublons nominatifs. Cela revient à être prélevé plusieurs fois, car vous payez pour vous et pour vos homonymes. Or à ce stade, l'administration est dans l'incapacité de résoudre ces problèmes, ni même de les anticiper. Un constat des fonctionnaires du ministère loin du discours du détenteur du portefeuille des comptes publics. 

Une réforme engagée sous le quinquennat de François Hollande

Pour Gilles Platret, porte-parole LR, il faut renoncer au prélèvement à la source: "Nous avons la preuve que nous ne sommes pas prêts. Cela signe le mensonge de M. Darmanin qui nous annonce depuis des semaines que tout est prêt. On voit bien qu'on est confronté à une réforme qui n'est pas aboutie, il est encore temps d'éviter le pire".

La réforme, engagée sous le quinquennat de François Hollande et déjà reportée une fois d'un an, doit conduire à ce que l'impôt soit collecté directement sur les salaires ou les pensions, et non plus acquitté un an après comme c'est le cas actuellement. Sa mise en oeuvre a suscité la préoccupation de chefs d'entreprise et de syndicats, qui s'inquiètent de possibles failles ou angles morts.

Le président de la République, Emmanuel Macron, a laissé cette semaine la porte ouverte à un abandon et, samedi, le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, a admis qu'un "arrêt" n'était pas exclu, tout en renvoyant à des considérations psychologiques et non techniques.

Claire Checcaglini (avec P.B.)