Prix de l’électricité: "Sans le bouclier, la hausse aurait été de 100%" selon Agnès Pannier-Runacher

L’électricité va coûter plus cher à partir du 1er août. La semaine dernière, le gouvernement a annoncé une hausse de 10% du tarif réglementé, après une revalorisation de 15% en février. Une augmentation qui reste limitée, assure la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, par rapport au prix du marché et aux autres pays européens.
"La hausse est plafonnée, explique-t-elle dans ‘Apolline Matin’ ce mardi sur RMC et RMC Story. Si nous n’avions pas eu le bouclier énergétique, et si nous ne l’avions pas prolongé, la hausse aurait été de 100%. Nous avons été absolument transparents sur ce sujet. Je comprends à quel point les hausses de l’énergie et de l’alimentaire sont une préoccupation des Français. Moi aussi, je fais mes courses, je reçois ma facture… Nous sommes évidemment très attentifs. C’est pour ça que nous continuons à protéger les Français. Nous sommes le pays où l’électricité est parmi la plus basse en Europe en terme de prix, parce que nous avons mis en place un bouclier énergétique et qu’il se poursuivra en 2024."
"La CRE (Commission de régulation de l’énergie, ndlr) indiquait que c’était une augmentation de 75% qu’il aurait fallu effectuer pour être au niveau des prix du marché, au 1er août. Le gouvernement a décidé de faire une augmentation de 10%. C’est ça, la réalité. La France paye son électricité beaucoup moins cher que l’Allemagne, la Belgique, l’Italie… Nous avons massivement soutenu les Français sur le prix de l’électricité. Et nous continuons à le faire, toute la fin d’année et l’année prochaine", ajoute Agnès Pannier-Runacher.
"Retrouver un niveau de prix correct à l’horizon 2025"
Dans les prochains mois, la limitation de la consommation énergétique et le redémarrage des centrales nucléaires encore à l’arrêt devrait permettre de contenir encore les prix. "Les prix sur les marchés de gros ont beaucoup augmenté l’année dernière et sont en train de rebaisser, indique Agnès Pannier-Runacher. Tout l’enjeu, tout notre travail, cela consiste à retrouver un niveau de prix correct, plus normal, qui sera celui que paieront les Français à l’horizon 2025. Pour l’hiver prochain, nous avons plus de réacteurs qui sont connectés au réseau. Nous ne sommes pas encore revenus à une situation normale, comme en 2019. Nous sommes revenus grosso modo à la situation qui correspond à 2021, où il y avait des tensions mais pas du tout comme l’année dernière."
"Si nous continuons à baisser notre consommation d’énergie, et je veux remercier tous les Français, les entreprises et les collectivités, nous devrions passer l’hiver dans de bonnes conditions, estime la ministre de la Transition énergétique. Mais il ne faut pas baisser la garde, parce que nous n’avons pas encore retrouvé le productible nucléaire que nous avions entre 2015 et 2020, donc il faut continuer à travailler."