Tickets-restaurants au supermarché: "Le Parlement est complice de la grande distribution", fulmine l'Umih

Bonne nouvelle pour les Français qui l'attendaient. Ils pourront continuer à payer leurs courses dans les grandes surfaces avec les tickets-restaurants. Que vous achetiez des plats consommables tout de suite, mais aussi des pâtes, de l'huile, du lait, etc.
Leur utilisation est prolongée jusqu'à fin 2026, le Sénat a donné son feu vert mardi. Une dérogation permettait depuis 2022 de payer les courses alimentaires en titres déjeuner. Mais celle-ci était suspendue depuis le 1er janvier, n’ayant pas pu être prolongée avec la censure du gouvernement. La chambre haute l’a finalement rétablie mardi.
"Il me semble que nous tenons là une mesure bienvenue de simplification, extrêmement plébiscitée et tout à fait logique", a affirmé la ministre déléguée aux Petites et Moyennes entreprises, Véronique Louwagie, satisfaite de cette adoption définitive qui permettra de mettre "fin le plus vite possible à la situation d'incertitude et de gêne que les consommateurs connaissent aujourd'hui".
Incompréhension des restaurateurs
"C'est une excellente nouvelle pour le pouvoir d'achat des Français", a réagi la Fédération du Commerce et de la Distribution (FCD), sa déléguée générale Layla Rahhou estimant que la mesure "permet aux salariés, qui financent en partie leurs titres-restaurant, de choisir librement où ils les utilisent, que ce soit dans nos supermarchés ou dans la restauration".
Mais si les Français ont de quoi se réjouir de cette prolongation, c'est une mauvaise nouvelle pour les restaurateurs comme le dénonce Franck Delvaux, président de l’UMIH Île-de-France.
“Pour nous, c’est gênant. Cette année, on a perdu 600 millions d’euros de chiffres d'affaires qui sont fléchés vers la grande distribution. Donc ça va continuer voire s’empirer", accuse-t-il sur RMC.
"Ils font les poches des restaurateurs"
"Aujourd’hui à l’heure où on se parle, c’est une vingtaine de restaurants qui ferment tous les jours pour faillite. Donc on peut dire que le Parlement est complice de la grande distribution pour faire les poches des restaurateurs. Oui, on comprend les problèmes des Français. Mais une fois de plus, ce gouvernement est comme le précédent il n’y a pas de dialogue”, assure Franck Delvaux.
Selon une étude de la Commission nationale des titres-restaurants (CNTR) parue en mars 2024, 96% des bénéficiaires interrogés demandaient une prolongation du dispositif.