Titres-restaurants utilisés au supermarché: les restaurateurs "dépouillés", dénonce Thierry Marx

RMC le dévoilait mardi. Le gouvernement envisage de prolonger l'utilisation des titres-restaurants pour payer ses courses alimentaires, à destination des produits qui ne sont pas directement consommables (pâtes, riz, etc.). L'arbitrage devrait être dévoilé d'ici les prochains jours. "Un scandale", a dénoncé ce samedi Thierry Marx, président de l'Umih (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie) au micro d'Anaïs Matin sur RMC.
Créer un titre-alimentation en plus du titre-restaurant
Le chef étoilé âgé de 65 ans veut ainsi "reconvoquer les émetteurs de titres" afin que soit créer un "titre-alimentation". "Les émetteurs l'ont fait en Belgique et en Angleterre, pourquoi pas chez nous", a-t-il interrogé.
"La grande distribution n'a pas besoin de nous pour faire de la marge", a-t-il vivement réagi, regrettant ainsi de "dépouiller l'un pour compenser l'autre", assurant qu'il s'agit d'un "manque à gagner de 576 millions d'euros pour les restaurateurs". "C'est inadmissible pour notre profession."
Pour autant, 96% des bénéficiaires des titres-restaurants se disent favorables à la prolongation de leur utilisation dans les supermarchés. Si Thierry Marx dit entendre cela, il a dénoncé "2 millions de gens à l'aide alimentaire et 1 million de travailleurs pauvres" et a pointé, selon lui, que "cela fait 40 ans que ça ne s'améliore pas". Le président de l'Umih a donc assumé donc vouloir "proposer quelque chose".
Le "titre-alimentation" permettrait ainsi selon lui de réaliser un "achat alimentaire plus ciblé, sur des labels" qu'ils soient en "boulangerie, boucheries", pour bénéficier à des "artisans qui doivent travailler".
Le budget 2025 "va avoir un impact très fort" sur les restaurateurs
Le président de l'Umih s'est également dit "très inquiet" à propos de l'annonce du budget 2025, qui prévoit notamment une diminution de l'allègement des charges pour les entreprises ainsi qu'une baisse des aides à l'apprentissage. "Cela touche la formation professionnelle et le renouvellement, l'attractivité du métier, ça va avoir un impact très fort", a-t-il anticipé.
"20 établissements ferment par jour"
"Ces coups de rabots continuent à faire en sorte que 20 établissements de restauration ferment par jour, c'est un signe fort que devrait entendre le gouvernement", a regretté Thierry Marx.
Le gouvernement s'est notamment justifié cette baisse des allègements de charges du fait que cela n'encouragait pas les employeurs à augmenter leurs salariés. "Les restaurateurs n'ont pas retrouvé leur trésorerie depuis 2019. QUand il a autant de chages, sa marge est faible", a répondu le chef étoilé, qui a plaidé pour un changement "sur le fond et non sur la forme. "C'est structurel, pas conjoncturel", selon lui.