"Tout est par terre…": le désespoir des entreprises touchées par les inondations

Gérald Darmanin, en déplacement ce mercredi dans le département du Pas-de-Calais, touché depuis plusieurs jours par des inondations, a annoncé que l'état de catastrophe naturelle va être déclenché lors d'une réunion le 14 novembre pour les villes touchées dans le Pas-de-Calais et le Nord.
Des centaines de maisons inondées, des dizaines d’entreprises à l’arrêt… Après la tempête Ciaran la semaine dernière, les conséquences économiques de ces montées des eaux à répétition sont déjà lourdes. Et le département du Pas-de-Calais est encore en vigilance rouge pluie-inondation jusqu'à vendredi matin.
Avec chaque jour, de nouveaux dégâts. “Ça, c’est notre salle de fabrication de vitrage isolant. Tout est par terre…”, souffle Didier. Il construit des fenêtres ici depuis les années 90. “S'il faut changer l’atelier complet, c’est 250.000 euros”, estime-t-il.
L’inquiétude, ce sont les machines du menuisier. Vont-elles redémarrer après avoir été noyées?
“J’ai 500.000 euros de commande aujourd’hui à honorer. Il va falloir que j’appelle mon plus gros client et que je lui dise que je ne peux pas lui faire. Mais si je fais ça, je lui donne la clef et puis c’est bon, on n'en parle plus. Je suis plus ou moins en fin de carrière, on avait un repreneur pour la société… Et il n’y a plus rien à reprendre”, confie-t-il, désabusé.
L'attente de l'indemnisation des assureurs
“Il va falloir qu’on retienne notre souffle jusqu’à la fin du week-end”, indique, les pieds dans la boue et le moral fragile, sa fille Cécile, qui travaille avec lui.
Sur la zone industrielle, un peu plus loin, 70 entreprises dont l’imprimerie font le bilan. Entre deux crues, le directeur général Marc Leroy chiffre la perte en millions d’euros.
“Toutes les armoires électriques sont sous l’eau. Il va y avoir un très gros travail qui va prendre au moins deux mois. Donc il y aura peut-être des gens qui vont être en chômage technique”, estime-t-il.
Pour protéger ses 150 salariés pendant cette période, le directeur a demandé l’aide de l’Etat. Reste à savoir comment et quand les assurances vont indemniser.