200 rassemblements prévus en France contre la "destruction du modèle social"
Dans la rue, il y aura notamment des fonctionnaires qui protesteront contre les suppressions de poste et le gel de leur salaire. Mais aussi contre la précarité. C’est le cas de contractuels qui manifesteront à Paris. Parmi eux, Cédric Le Pennedu, agent contractuel à la cour nationale du droit d’asile qui est embauché sur un CDD de 3 ans. Impossible pour lui d’espérer un CDI avant 2022 alors qu’il aura 35 ans: "Pendant 3 ans mon salaire est bloqué et je n’ai pas d’avancement comme un agent titulaire dans la fonction publique", explique t’-il.
Des contractuels dans la rue
Aujourd'hui, parmi les 5,6 millions de salariés de la fonction publique, 22% ne sont pas des fonctionnaires mais sont "contractuels", la plupart du temps en CDD. A la cour nationale du droit d'asile, 90% des collègues de Delphine Lecombe sont contractuels comme elle dans l'attente d'une titularisation. Elle y voit le gouvernement comme principal fautif de cette situation: ‘’La fonction publique est perçue comme l’ennemi à abattre pour le gouvernement et c’est plus facile de contractualiser parce qu’on a une main d’œuvre à disposition’’. Par conséquent, la part d'agents précaires a augmenté de moitié ces 20 dernières années dans la fonction publique.
"Et ce gouvernement, il s’en moque"
La fonction publique donc mais aussi les retraités qui sont appelés à manifester aujourd’hui contre la "casse sociale" du gouvernement. Parmi ces retraités, Pierrette, adhérente CGT, sera dans la rue ce mardi matin à Marseille. Elle dénonce les augmentations successives au quotidien: "On est très inquiets en ce qui concerne toutes les augmentations qui se succèdent parce qu’il n’y a pas que la CSG. Y’a la baisse des APL, l’augmentation de l’essence, l’augmentation du gaz qui ne s’arrête pas, l’augmentation des prix alimentaires." Conséquences de ces augmentations, elle redoute ainsi une perte de pouvoir d’achat dans les prochains mois: "Avant avec 40 euros, j’arrivais à faire la semaine maintenant non. On ne mange de la viande qu’une fois par semaine. C’est grave. Pour se soigner, j’ai un problème de santé à ma hanche, vous savez quand j’ai rendez-vous à l’hôpital, j’ai pris rendez-vous il y’a un mois, fin novembre ! J’ai le temps de mourir. Et ce gouvernement il s’en moque."
Cette journée de mobilisation est la douzième depuis l'élection d'Emmanuel Macron, sans que les syndicats aient réussi à vraiment mobiliser, sans qu'ils n'aient non plus obtenu de réelles d'avancées.