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A quoi vont ressembler le nouveau dispositif de chômage partiel "longue durée"?

Enjeu: éviter des licenciements massifs dans des secteurs dont la pérennité n'est pas en cause mais qui sont confrontés "à une réduction d'activité durable", comme l'aéronautique ou le tourisme.

Trois semaines après le lancement d'une concertation pour "sauver l'emploi", Emmanuel Macron reçoit à nouveau mercredi les partenaires sociaux pour leur dévoiler de premiers arbitrages, notamment sur le nouveau dispositif de chômage partiel de longue durée. 

Après plusieurs semaines de discussions avec le gouvernement, les syndicats attendent des annonces concrètes alors que l'Unédic anticipe la destruction de 900.000 emplois en 2020. Les organisations syndicales et patronales attendent des réponses, ou au moins des "orientations" sur cinq sujets - chômage partiel, assurance-chômage, emploi des jeunes, travail détaché et formation professionnelle - discutés au ministère du Travail depuis le 8 juin.

Si tous ces thèmes seront évoqués, c'est surtout l'activité partielle qui doit faire l'objet d'annonces détaillées avec le nouveau mécanisme de longue durée qui entrera en vigueur le 1er juillet.

Jusqu'à plus de 85% du salaire?

Objectif du gouvernement: limiter la hausse du chômage dans les secteurs où la reprise n'est pas encore au rendez-vous, comme l'aéronautique, l'automobile, l'événementiel ou encore le tourisme.

Ce nouveau dispositif, qui pourrait s'étaler jusqu'à deux ans, vise à maintenir les emploi des salariés dans les entreprises en difficultés. Concrètement - et à la condition qu'un accord tripartite soit signé -, l'Etat pourrait prendre en charge une partie des salaires. Ainsi, si par exemple, un ouvrier ne travaille plus que 60% de son activité normale, le dispositif compenserait alors partiellement la perte de salaire, jusqu'à plus de 85%, selon certaines sources.

Un dispositif que le gouvernement promet plus généreux que le chômage partiel mis en place pendant la crise et qui devrait à nouveau être réduit à la rentrée. 

Selon la Dares, 7,8 millions de salariés auraient été effectivement en chômage partiel en mai, même si pour l'instant seules 4,6 millions de demandes d'indemnisation ont été déposées.

Jérémy Trottin