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Travail

Ascometal menacé de liquidation: "Tout s'écroule" pour les salariés, en grève

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Ascometal sera fixé sur son sort ce jeudi après-midi. Le groupe sidérurgique va savoir s'il est repris ou liquidé. L'un de ses principaux sites de production, à Hagondange (Moselle), est directement menacé.

Plus de 600 emplois menacés en Moselle. Le groupe sidérurgique Ascometal, à Hagondange, est menacé de liquidation. L'Italien Acciaierie Venete, candidat à la reprise, a publié samedi dernier un communiqué qui laisse entrevoir son désengagement.

Le tribunal de commerce de Strasbourg doit statuer ce jeudi après-midi sur l'avenir des employés, qui sont en grève depuis lundi pour faire pression. Dans le flou depuis un an et demi, ils veulent une décision claire. Comme la trentaine de grévistes sur le parking, Lionel, les traits tirés, est lassé d'attendre.

“Ça ferme ou ça ne ferme pas, mais il faut arrêter de jouer avec les gens”, appuie-t-il.

Après 24 ans chez Ascometal, il évoque la possible liquidation avec amertume. “Retrouver un emploi, refaire sa place… On recommence tout quoi. On aime son métier et puis voilà, tout s’écroule du jour au lendemain”, dénonce-t-il.

Une attente qui pèse aussi au quotidien pour Mélissa. “On ramène ça à la maison. Les week-ends en famille, on ne parle que de ça. Forcément, on y pense tout le temps”, pointe-t-elle.

Un engagement de l'Etat réclamé

Une grève pour pouvoir travailler. Stéphane Fantoni, délégué CGT, croit encore à la reprise. “Si ça ferme, les emplois directs et indirects impactés, les commerces fermés… On n’a pas envie d’avoir des villes fantômes parce que l’industrie est en train de mourir”, souligne-t-il.

Le président de la communauté de commune Julien Freyburger a promis 15 millions pour encourager la reprise. Il demande maintenant l'aide de l'Etat.

"Les discours, c’est bien. Les actes, c’est mieux. Il nous faut un engagement de la puissance publique. On devrait trouver en France en 2024, alors que c’est une priorité nationale, 15 millions pour assurer une reprise d’un site qui concerne 1.300 personnes qui y travaillent directement ou indirectement”, assure-t-il. Julien Freyburger souhaiterait que l'Etat s'engage à entrer au capital d'Ascometal.

Léonie Guilbaut avec Guillaume Descours