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Avocats en grève: ce qu'ils reprochent au gouvernement

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Maître Valentin Cesari, avocat et bâtonnier de Nice, lutte, comme de nombreux avocats partout en France, contre la réforme de la justice présentée mercredi en conseil des ministres.

Contre "une justice sans juge" et "le recul des droits de la défense", pour "la justice de proximité": des milliers d'avocats de toute la France mais aussi des magistrats et greffiers ont manifesté mercredi dernier à Paris contre le projet de réforme de la justice.

Les avocats du barreau de Nice sont même entrés en grève illimitée pour lutter contre ce projet. Maître Valentin Cesari, avocat et bâtonnier de Nice, est venu expliquer précisément sur RMC ce mardi ce que la profession reproche au gouvernement dans cette réforme. Il assure que "le temps est grave".

"S'il y a un mouvement de grève dans toute la France pour protester contre ce projet de loi de 'programmation de la justice', que j’appellerai plutôt 'projet de loi de fin programmée du service public de la justice', c'est qu'il n’y a aucune concertation ou un simulacre de concertation".

Auncun juge pour les petits litiges, résolution de litiges automatisés...

Dans le détail, les avocats veulent alerter l'opinion publique et tous les justiciables que l'accès au juge leur sera plus compliqué avec cette nouvelle réforme.

"Cela va restreindre de façon drastique l’accès au juge par différents moyens. Par exemple, pour lancer un procès avant il fallait voir un avocat et le procès démarre. Là, il faut d'abord qu'il y ait un recours à un médiateur que les parties devront rémunérer, en cas d'échec de la médiation, là vous aurez un passeport pour saisir le juge".

Autre problème: la "dématérialisation" de la justice. Par exemple le règlement des petits litiges qui se déroulera par une voie dématérialisée, sans audience même si les parties le demandent, et sans juge. Ou encore la mise en place d'une plateforme proposant une résolution des litiges sur le fondement d'un traitements algorithmique, c'est à dire automatisé par ordinateur. La multiplication de la visioconférence.

"Le traitement des parts contributives pour l'entretien et l'éducation des enfants il n'y a plus de juges, c'est directeur de la Caisse d'allocations familiales... Un tas de moyens pour éviter de saisir le juge", résume l'avocat. 

J.A. avec Bourdin direct