Blocage des incinérateurs: "On n’entend absolument pas les écolos", déplore Hervé Marseille, sénateur UDI des Hauts-de-Seine
La CGT Energie a voté la reconduction de l'arrêt des trois incinérateurs d'Île-de-France pour une semaine, jusqu'au 3 février, date du début de l'examen du projet de loi des retraites en commission à l'Assemblée nationale, ont indiqué des sources concordantes.
Les trois centres d'Ivry-sur-Seine, Issy-les-Moulineaux et Saint-Ouen, qui traitent 6.000 tonnes de déchets par jour produits par 6 millions de Franciliens, sont à l'arrêt depuis jeudi soir.
"La grève et l'arrêt des fours sont reconduits pour une semaine", a indiqué à Julien Lambert, membre du bureau de la Fédération Mines et Énergie de la CGT. "La rencontre lundi avec Elisabeth Borne (ministre de la Transition écologique) n'a pas répondu aux questions des salariés des IEG (industries électriques et gazières), qui n'ont aucune visibilité sur leur régime de retraite", a-t-il précisé.
Les 140.000 salariés au statut des IEG (EDF, Engie, Enedis, RTE, GRDF etc...) ont un régime spécifique, avec un calcul de leur retraite sur les 6 derniers mois et des départs anticipés pour les services dits "actifs". Leur âge moyen de départ est actuellement de 58,9 ans.
"La ministre dit que le gouvernement ne touchera pas au statut, mais le régime de retraite et le statut sont liés", souligne le syndicaliste. Les salariés et retraités des IEG bénéficient d'un tarif avantageux de l'énergie.
"L'État ne fait rien"
L'organisme gestionnaire des déchets Syctom, a annoncé qu'il allait "mettre en demeure les exploitants des trois centres de revenir à un fonctionnement normal, demander à l'Etat de réquisitionner les personnels au titre de la salubrité publique et réclamer au Préfet de police l'intervention des forces de l'ordre pour dégager les sites", selon sa porte-parole.
Le Syctom explore aussi la possibilité de porter plainte "au titre de la salubrité publique et du droit de travailler".
Selon l'organisme, l'arrêt des fours, qui empêche le traitement des déchets est une "catastrophe environnementale" car "sur 6000 tonnes par jour de déchets traitées en temps normal, 5000 tonnes sont actuellement enfouies".
Pour Hervé Marseille, sénateur UDI des Hauts-de-Seine le blocage coûte énormément d'argent au contribuable. Il déplore également l'absence de prise de position des écologistes. "On ne les entend pas, ils sont muets dans cette circonstance. Et en plus l'État ne fait rien. On a demandé à ce que la police interviennent pour faire rouvrir les centres. Mais l'État attend parce qu'ils ne veut pas faire d'histoire. Il attend que les poubelles soient dans les rues", affirme-t-il.
En outre, l'incinération contribue au chauffage urbain, et l'arrêt des fours prive la Compagnie parisienne de chauffage urbain (CPCU) d'une partie de son approvisionnement.