Bonus-malus sur les contrats courts: "Il n'y aura pas plus de CDI" prédit un restaurateur

Emmanuel Macron a répété vouloir aller "jusqu'au bout" du dispositif bonus-malus pour limiter les contrats courts. Pourtant, dans certains secteurs, les contrats courts sont essentiels.

Haro sur les contrats courts. Emmanuel Macron a réaffirmé ce jeudi dans la Drôme sa volonté de réguler les contrats courts par le bonus-malus. L'idée est de faire varier la cotisation patronale à l'assurance chômage, actuellement de 4,05%, en fonction du taux de rupture de contrats donnant lieu à inscription à Pôle Emploi.

Mais dans certains secteurs, les contrats courts sont essentiels. RMC a rencontré Gildas Siberia, restaurateur à Pornic. L'été, cinquante employés font tourner son restaurant: 25 CDI et les autres en contrats courts: "Aujourd'hui 70 à 80% de notre chiffre d'affaires est concentré sur 6 mois. On adorerait pouvoir embaucher 50 personnes à l'année, mais le flux n'est pas là. Pour des stations balnéaires, c'est impossible. Quand le flux n'est pas là, le chef d'entreprise doit prendre des décisions pour que les actifs qui sont là soient dans une entreprise pérenne", estime-t-il.

"C'est un non-sens"

Selon lui, l'instauration d'un bonus-malus sur les contrats courts aurait des conséquences désastreuses sur l'emploi: "Finalement, ça va faire quoi? Ça va limiter le contrat CDD, c'est tout. Il y aura très peu de CDD, mais il n'y aura pas plus de CDI, parce qu'on ne pourra pas embaucher. Tous ces gens-là vont être pénalisés parce que pour eux, il y aura moins de travail, c'est sûr et certain. C'est un non-sens".

Pour le moment, la négociation entre les syndicats patronaux et l'Etat est suspendue. Ils ont jusqu'au 20 février pour trouver un accord.

Anaïs Denet avec Paulina Benavente