BTP, agriculture, marchés financiers... le coût de la canicule pour l'économie déjà très élevé

La période de canicule touche à sa fin et on peut déjà commencer à mesurer l’impact économique de cet épisode de fortes chaleurs. Selon les premières estimations des économistes du géant mondial de l’assurance Allianz, après 12 jours de canicule en France, l’emploi pourrait reculer de 0,5% et le PIB de 0,3%, soit une facture à 10 milliards d'euros.
C'est plus que les 0,2% de 2003. Mais cela s'explique facilement, la canicule de cette année touche beaucoup plus tôt, en juin, alors qu'à l’époque, la canicule avait été plus estivale, quand on travaille moins. Pour donner un ordre d’idée, un jour de canicule a le même effet sur l’activité économique qu’une demi-journée de grève.
Et la France ne s’en sort pas si mal puisqu’elle est certes plus touchée que l’Allemagne, mais trois fois moins que l’Italie, l’Espagne ou la Grèce, deux fois moins que la moyenne européenne.
Pourquoi l’impact global est il si négatif?
Si l'impact est si négatif, c'est parce que 70% des entreprises sont météosensibles et globalement la canicule pénalise la production avec les fortes chaleurs, les orages, les incendies ou les inondations.
Les salariés sont moins efficaces: selon l’Organisation internationale du travail (OIT), la productivité peut baisser jusqu’à 50% au-delà de 33 degrés. Les secteurs les plus affectés sont le BTP, les transports (trafic aérien et circulation des trains, pannes voitures), l’agriculture et la sylviculture. Même les marchés financiers travaillent moins avec 5-7% de transactions en moins. On se la coule douce aussi sur les marchés financiers!
La consommation touchée aussi
L'impact est négatif aussi sur la consommation: on constate en général une baisse des achats de vêtements, de produits alimentaires comme la viande, le chocolat, les surgelés, baisse de la fréquentation des restaurants: en août 2003, la consommation des ménages avait baissé de 2,7%.
Même si certaines activités profitent de la canicule, mais pas au point de compenser ses effets négatifs: les centres commerciaux, les cinémas, l’énergie au sens large (de la production d’électricité aux ventes de climatiseurs et de ventilateurs). RTE estime que chaque degré au-dessus des températures de saison provoque une hausse des besoins identique à la consommation de Bordeaux.
Et il y aussi un impact sanitaire. Entre 2015 et 2020, en raison des décès, des frais médicaux et de la perte de bien-être engendrée par les restrictions de déplacement et d’activités physiques, les canicules ont coûté en moyenne 814 euros par Français exposé selon une étude publiée par Santé Publique France et l'université d'Aix Marseille.